Rouay-Lambert, Sophie
Sur les traces des sans-abri
- 2004.
4
RésuméCet article présente le cheminement d’un sans-abri dans un quartier parisien. Il semble posséder ce que la société considère comme essentiel à une vie « normale et intégrée » (logement, revenus, lien familial). Le comportement de fuite en avant permet de comprendre ce qu’il dit être son « choix de vie ». La succession de traumatismes et de ruptures l’a poussé à adopter ce comportement de protection, le contexte de contraintes qu’offre la rue lui permettant de se projeter dans un ailleurs. On observe la vie à la rue au quotidien, en termes de pratiques sociales et de relations humaines : ajustement identitaire (Goffman), valorisation de la situation (Vexliard), négociation de sa place (Strauss), et en termes de pratiques spatiales, vécues comme une atteinte à l’image de soi que le sans-abri tente de maintenir. This paper describes the course of life of a person living on the streets in a district of Paris. Joan seems to possess what society considers as essential for a « normal and integrated » life (dwelling, income and family ties). His pattern of behaviour as a « permanent search for escape » explains what he claims to be his « choice of life style ». A sequence of traumas and ruptures led him to adopt this protective behaviour: living on the street is full of constraints, and allows a projection into an imaginary elsewhere. Everyday street life is observed in terms of social practices and human relationships: identity adjustment (Goffman), self-actualisation (Vexliard), negotiations for one’s place (Strauss) and, lastly, in terms of spatial practices experienced as an attack on the homeless person’s self-image which he attempts to maintain. ResumenEste articulo expone el encaminamiento de un habitante, sin domicilio fijo, de un barrio parisino. Joan parece poseer lo que la sociedad considera como esencial para la vida « normal e integrada » (alojamiento, fuentes de ingresos, lazos familiares). El comportamiento de « fuga hacia adelante » explica lo que el considera como « forma de vivir ». La sucesión de traumatismos y de rupturas le ha motivado para adoptar un comportamiento de protección y el contexto de dificultades callejeras le permiten proyectarse en otro mundo. Se observa la vida callejera en lo cotidiano, en terminos de practicas sociales y de relaciones humanas: ajuste indentitario (Goffman), valorización de la situación (Vexliard), negociación de papel (Strauss) y en terminos de practicas espaciales, vividas como una agresión contra su propia imagen que toda persona sin hogar lucha por mantener.