TY - BOOK AU - Tisseau,Violaine TI - Au creux de l’intime. Familles et sociabilités de l’entre-deux à Madagascar pendant la période coloniale (1896-1960) PY - 2018///. N1 - 85 N2 - Les unions entre Malgaches et étrangers ont joué jusqu’à la fin du xixe siècle un rôle important à la fois dans les processus d’intégration de ces derniers à Madagascar et dans le fonctionnement de réseaux commerciaux de longue distance. L’annexion de l’île modifie la place de ces alliances et des personnes qui en sont nées, les plaçant sous le regard souvent suspicieux des colonisateurs comme des colonisés. Pourtant, le métissage reste un moyen de mise en relation de différents types de réseaux. Je m’intéresserai aux unions entre Européens et Malgaches et à leurs descendants, en Imerina, pendant la période coloniale (1896-1960), qu’il s’agisse de concubinage ou de mariages régularisés. À travers l’analyse des registres d’état civil européens et surtout de récits de vie, je propose de montrer comment, au creux de l’intime, des réseaux européens et malgaches s’articulent, permettant la mobilité et l’ancrage territorial des individus. Pour cela, je mettrai en lumière la manière dont les migrants européens se constituent des réseaux familiaux et de sociabilités : par leur union avec des femmes malgaches, des Européens s’insèrent dans des réseaux locaux et, d’une génération à l’autre, leurs familles s’enracinent dans le territoire malgache. En parallèle, une fois installés, certains d’entre eux maintiennent des liens avec la métropole en faisant venir des membres de leur famille d’origine et en envoyant leurs enfants métis y poursuivre des études. Au fil du temps, des réseaux entre familles métisses se constituent, favorisés par la fréquentation d’établissements scolaires communs, le passage par des institutions recueillant des métis et l’exercice de professions similaires. Les familles métisses incarnent ainsi la connexion entre des sociabilités européennes et malgaches et dessinent une sociabilité de l’entre-deux, entre colonisateurs et colonisés; Up until the end of the 19th century, marital unions between Malagasy and foreigners played an important role both in the integration processes of Malagasy and foreigners in Madagascar and in the operation of long-distance commercial networks. The colonization of the island changed the place of these alliances and the people who were born from them, placing them under the often suspicious gaze of both colonizers and colonized. However, interracial relationships remained a mean of linking different types of networks. I will look at the unions between Europeans and Malagasy and their descendants in Imerina during the colonial period (1896-1960). Through the analysis of European civil-status registers and, above all, life stories, I intend to show how, in the depths of intimacy, European and Malagasy networks articulate, allowing the mobility and territorial anchoring of individuals. To this end, I will highlight the way in which European colonizers form family and social networks : through their union with Malagasy women, Europeans are integrated into local networks and, from one generation to the next, their families are rooted in Malagasy territory. At the same time, once settled, some of them maintain ties with the metropolis by bringing in family members of their origin and sending their Métis children to study there. Over time, networks between Métis families have developed through the use of common schools, Métis institutions and similar professions. The Métis families thus embody the connection between European and Malagasy sociability and draw a sociability of the in-between colonizers and colonized UR - https://shs.cairn.info/revue-annales-de-demographie-historique-2018-1-page-113?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -