Mabilon-Bonfils, Béatrice

Que disent les adolescents quand ils parlent … ? « Jeudid aguoila ! » - 2010.


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RésuméLe langage des adolescents est symptôme, à la fois nécessité interne d’une élaboration psychique et inscription culturelle et sociale de pratiques symboliques. Les pratiques linguistiques ne peuvent se réduire à des ruptures de codes, mais constituent une langue de transit qui dit autant le besoin urgent de communiquer que le besoin – encore plus impérieux – de ne pas être trouvé, pour faire face aux bouleversements physiques, psychiques et sociaux qui les animent. Le parler adolescent devient alors un lieu où le désir du sujet peut parvenir à se dire, hors la langue maternelle et le langage peut être conçu comme une représentation métonymique de l’identité en gestation. The language of adolescents is a symptom, necessitating both psychical elaboration and the social and cultural inscription of symbolic practices. Linguistic practices cannot be reduced to the rupture of codes, but rather constitute a language of transit that speaks as much of the urgent need to communicate as of the even more imperious need to not be found, in order to confront the physical, psychical and social upheavals which animate them. Adolescent speech thus becomes a place where the desire of the subject can manage to say itself, outside of the mother tongue, and language may be conceived of as a metonymical representation of the gestating identity. ResumenEl lenguaje de los adolescentes es síntoma y a la vez una necesidad interna de una elaboración psíquica e inscripción cultural y social de prácticas simbólicas. Las practicas lingüísticas no pueden reducirse a rupturas de códigos, pero constituyen un lenguaje de transito quien manifiesta tanto la necesidad urgente de comunicar como la necesidad imperiosa de no ser hallado para hacer frente a las transformaciones físicas, psíquicas y sociales que las animan. El hablar adolescente se transforma en un lugar en el cual el deseo del sujeto puede enunciarse fuera de la lengua materna y el lenguaje puede ser concebido como una representación metonímica de la identidad en gestación.