Abbasbeyli, Elvin

La traduction de la terminologie diplomatique dans l’Empire ottoman. L’exemple du traité de Küçük Kaynarca (1774) - 2020.


68

Il peut parfois être difficile de traduire un terme à cause des différences de réalités (linguistiques, culturelles, politiques, religieuses, etc.) car les langues source et cible sont porteuses de mentalités différentes. Il ne suffit pas toujours de traduire ces termes de manière littérale. Il est nécessaire d’apporter des solutions pour rendre avec exactitude les réalités parfois très éloignées. Cet exercice se complique davantage quand un texte doit être traduit dans plus de deux langues, ce qui implique l’existence de plusieurs réalités différentes. C’est également le cas d’un texte multilingue contenant la terminologie diplomatique car, malgré l’existence d’une pratique diplomatique internationale, son exercice peut différer d’un État à l’autre. Nous donnons des exemples tirés du traité de Küçük Kaynarca signé en 1774 entre l’Empire ottoman et l’Empire de Russie et ceci pour deux raisons. Premièrement, il s’agit d’un texte trilingue (italien, turc, russe). Deuxièmement, il comporte des articles traitant de la diplomatie. Il est intéressant d’analyser les stratégies mises en place par les traducteurs ( drogmans) des délégations ottomane et russe, chargées de l’élaboration du traité, afin de traduire les termes diplomatiques utilisés dans les deux empires. Pour cela, nous étudions des termes tels que « ambassadeur », « ambassade », « envoyé plénipotentiaire », « consul », « vice-consul », « capitulations », « traité », « accord », « paix », « traité de paix », « convention », « article », « affaires », « intérêts », etc. It can sometimes be difficult to translate a term because of differences in realities (linguistic, cultural, political, religious, etc.) as the source and target languages carry different mentalities. It is not always enough to translate these terms literally. It is necessary to provide solutions to accurately reflect realities sometimes very far apart. This exercise becomes more complicated when a text needs to be translated into more than two languages, which implies the existence of several different realities. This is also the case for a multilingual text containing diplomatic terminology because, despite the existence of international diplomacy practice, its exercise may differ from one State to another. For two reasons, we give examples from the Treaty of Küçük Kaynarca signed in 1774 between the Ottoman Empire and the Russian Empire. First, it is a trilingual text (Italian, Turkish, Russian). Second, there are articles dealing with diplomacy. It is interesting to analyze the strategies used by the translators ( dragomans) of the Ottoman and Russian delegations, responsible for drafting the treaty, to translate the diplomatic terms used in both Empires. For this purpose, we study terms such as “ambassador”, “embassy”, “plenipotentiary envoy”, “consul”, “vice-consul”, “Capitulations”, “treaty”, “agreement”, “peace”, “peace treaty” “Convention”, “article”, “affairs”, “interests” etc.