Béraud, Paul <br/><br/>
Approche clinique et psychodynamique des expériences d’effroi… chez les patients hospitalisés en unité pour malades difficiles 

 -  2020.<br/>							 
<br/><br/> 15 
<br/><br/> Les actes violents souffrent depuis longtemps d’une représentation déficitaire du sujet, envisagée comme l’émergence d’une carence représentative mettant indubitablement en difficulté le travail de la pensée. L’acte est alors perçu comme un langage hors expression symbolique. En cela, il génère violence et effroi. Notre propos, en appui sur la clinique rencontrée en unité pour malades difficiles ( umd), sera ici d’envisager l’agir violent comme une tentative de contextualisation d’un vécu d’effroi. Nous pensons que la répétition des comportements violents serait ainsi des tentatives extrêmes pour « ex-corporer » et déposer à l’extérieur de la psyché, des expériences de destruction subjective impensables mais éprouvables à travers la charge d’effroi qu’elles véhiculent. L’ umd serait un lieu « spécifique » dédié à l’accueil de ces éléments archaïques en attente de transformation subjectivante. Le psychologue exerçant dans une telle institution ferait ainsi office de méta-conteneur du travail du négatif pour tenter de symboliser la destructivité.  Violent acts have long been conceived of in terms of an inadequate capacity for representation in the subject, a representative deficiency that unquestionably puts the activity of thinking in difficulty. The act is then perceived as a form of language outside symbolic expression. Inasmuch it generates violence and terror. Drawing on our clinical experience in a unit for difficult patients ( umd), we propose in this article to consider violent acting out as an attempt to contextualize an experience of terror. We think that the repetition of violent behaviours is an extreme attempt to “ex-corporate” and deposit outside the psyche experiences of subjective destruction that cannot be thought about, yet can be experienced through the charge of terror that they convey. The umd is a “specific” space dedicated to welcoming these archaic elements in anticipation of subjectivizing transformation. The psychologist working in such an institution thus serves as a meta-container of the work of the negative in an attempt to symbolize destructivity.