Diatkine, Daniel
Le suffrage et le marché dans la Richesse des Nations
- 2007.
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RésuméLa plupart des lecteurs de la Richesse des nations savent que les relations de Smith et du libéralisme économique sont plutôt lointaines. L’article étudie ces relations en analysant les critiques que Smith adresse au système mercantile. Smith montre que le système mercantile engendre un taux de croissance plus faible que celui engendré par le système de la liberté naturelle. Cette critique se double d’une autre, plus décisive et qui est politique. Pour Smith le vote de l’impôt est une condition nécessaire à la croissance. Mais, en même temps, le système mercantile est fondé sur une connivence entre les marchands et l’État autorisée par le suffrage. Or, le système mercantile engendre la croissance de la dette publique provoquée par les guerres économiques, ce qui conduit à la banqueroute publique et donc à la fin de cette relation de confiance mutuelle entre l’État et les citoyens. Most of the readers of the Wealth of Nations knew that the relations between Smith and economic liberalism are rather distant. Here, those relations are studied from the point of view of Smith’s criticism of mercantile system. The mercantile system is inefficient and generates a rate of growth slower than the rate of growth generated by the system of natural liberty. However, the more decisive attack against the mercantile system is a political one. For Smith, the vote of taxation (the trust in the State) was a condition of the positive rate of growth. However the mercantile system itself is the result of the relations between government and merchants, and implies war and increasing public debt. The fatal consequence is public bankruptcy and the end of this relation of confidence in the State. JEL classification: B12