Del Volgo, Marie-José

Hôpital d'hier et d'aujourd'hui - 2008.


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RésuméLieu d’accueil des malades pauvres depuis l’avènement des grandes religions, ce n’est que depuis le milieu du xxe siècle que l’hôpital s’est ouvert à tous, pauvres et riches parallèlement à des progrès et des évolutions majeurs. On dénombre aujourd’hui plus d’une centaine de spécialités médicales et jusqu’à 120 métiers, corps et qualifications différents si bien que l’impérialisme médico-économique et déshumanisant, celui de l’économiquement acceptable et de son corollaire l’évaluation généralisée des pratiques, a envahi l’hôpital. L’évaluation comptable se fait de plus en plus féroce puisque la tarification à la journée sur le modèle hôtelier, qui a longtemps prévalu, laisse aujourd’hui la place à la tarification à l’activité, le tout devant être rondement mené par un « patron », un « manager », soit un « chef d’établissement ». À partir de ce constat, nous voulons montrer ici que quels que soient nos moyens de lutte contre cette évolution marchande de la maladie et du soin, il convient en toute occasion de prendre en compte la souffrance de chacun, riche ou pauvre, de façon à éviter de tomber dans un hygiénisme sanitaire et économiquement rentable. Having first been a place to receive the sick poor with the emergence of the great religions, it was only towards the middle of the 20th century that the hospital became open to all, poor and rich alike, in parallel with major progress and change. We can now count more than a hundred medical specialities and up to 120 different professions, bodies and qualifications, to such an extent that a form of medical-economic and dehumanising imperialism, that of the economically acceptable and its corollary of generalised evaluation of practices, has invaded the hospital. Accounting evaluation is becoming ever fiercer since costing on a daily basis on the hotel accommodation model that had for long prevailed, has nowadays been superseded by pricing based on activity, with all of this being run in a business-like manner by a « boss », a « manager » or even a « ceo ». Having observed this situation, we sought to show that whatever the means at our disposal to fight back against this commodification of sickness and care, it is appropriate in each instance to take into account the suffering of all, whether rich or poor, so as to avoid falling into sanitary and economically profitable hygienism.