Lippi, Silvia
La magie « scientifique » à la Renaissance : un paradoxe ?
- 2012.
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RésuméIl s’agit d’analyser le concept de toute-puissance de la pensée magique à la Renaissance, et en particulier chez Marsil Ficin, Jean Pic de la Mirandole, Tommaso Campanella et Giordano Bruno. L’humaniste, grâce à la magie, cherche à prendre la place de Dieu, il pense que sa science lui permettra de changer les choses et son propre destin. Les mages humanistes, avec leur imagination et leurs intuitions, ont contribué à la naissance de la science moderne. Celle-ci finira par se substituer non seulement à la pensée magique, mais à Dieu : dans la tentative de combattre le déterminisme, la science devient ce qui détermine le sujet et son histoire. On passe ainsi de la toute-puissance de la pensée magique à la toute-puissance de la science. Quelle est la position de la psychanalyse vis-à-vis de ces deux disciplines ? Our aim is to analyze the concept of omnipotence of the magic thought in the Renaissance, and in particular with Marsilio Ficino, Giovanni Pico della Mirandola, Tommaso Campanella and Giordano Bruno. The humanist, thanks to the magic, tries to take God’s place, he thinks that his science will allow him to change things and his own fate. The humanist magicians, with their imagination and their intuition, have contributed to the birth of modern science. This one will finish to substitute not only the magic thought, but God himself : in the attempt to fight determinism, science becomes what determines the subject and its story. Thus, we go from the omnipotence of the magic thought to the omnipotence of science. What is the position of the psychoanalysis towards these two disciplines ?