TY - BOOK AU - Lanfranchi,Antonio Karim TI - Mon expérience du début de la pandémie de COVID-19 en Italie PY - 2022///. N1 - 22 N2 - À bien des égards, l’impact psychique de la pandémie est encore souvent traité comme une parenthèse que l’on préfère oublier. Au pire, elle apparaît comme une brève discontinuité dans la trajectoire linéaire de la modernité, un traumatisme passager à réintégrer dans le schéma uniforme de la normalité. Ou comme un défaut transitoire dans la production économique des corps dans un but de profit et de croissance. Dans cet article, je rassemble mes réflexions sur la pandémie comme opportunité de changement, comme une blessure qui peut ouvrir à une dimension autre, inconnue ; non pas un événement traumatique collectif à oublier ou à réintégrer, mais une ouverture apophatique et donc une réelle perspective de crise systémique. En partant de mon expérience personnelle, je décris ma découverte de la proximité naturelle de la maladie et de la mort et la façon dont seule l’expérience collective du deuil peut honorer la mémoire sans nier ou refouler la vulnérabilité commune. Reconnaître que notre vie ne nous appartient pas complètement nous met dans la condition d’affirmer activement notre interdépendance, de pouvoir nous ouvrir à une alternative à la théologie apocalyptique ou postapocalyptique dominante et à ses dérives paranoïaques. Le Compost devient donc un paradigme de la conscience collective, non pas vers une écologie de durabilité systémique, mais comme un « être avec l’autre » qui respecte l’inconnaissable et peut ouvrir au changement; In many ways, the psychological impact of the pandemic is still often treated as a parenthesis that we prefer to forget. At worst, it appears as a brief discontinuity in the linear trajectory of modernity, a temporary trauma to be reintegrated into the uniform scheme of normality. Or as a transitory flaw in the economic production of bodies for profit and growth. In this article, I gather my reflections on the pandemic as an opportunity for change, as a wound that can open up to another, unknown dimension; not a collective traumatic event to be forgotten or reintegrated, but an apophatic opening and thus a real prospect of systemic crisis. Based on my personal experience, I describe my discovery of the natural proximity of illness and death and how only the collective experience of mourning can honour memory without denying or repressing the common vulnerability. Acknowledging that our lives are not completely our own puts us in a position to actively affirm our interdependence, to be able to open ourselves to an alternative to the dominant apocalyptic or post-apocalyptic theology and its paranoid drifts. The Compost thus becomes a paradigm of collective consciousness, not towards an ecology of systemic sustainability, but as a ‘being with the other’ that respects the unknowable and can open to change UR - https://shs.cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse-2022-2-page-91?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -