TY - BOOK AU - Coudurier,Jean-François TI - À propos du dsm PY - 2005///. N1 - 28 N2 - Résumé La construction du dsm s’est faite non pas autour de la cohérence interne des entités nosographiques décrites, susceptibles de dégager de ce fait même un noyau constant, dont on pourrait supposer qu’il est organisateur de la pathologie, mais autour de la concordance entre des diagnostics entre des cliniciens s’appuyant sur les descriptions classiques dont ont été bannies toutes les observations pouvant venir en contradiction des présupposés comportementalistes inavoués et venir faire obstacle à cette concordance. En dépit de ces restrictions très sévères, la concordance n’a jamais atteint des seuils significatifs. Il en a résulté des descriptions incohérentes, la plus criante étant la nécessité d’introduire une multiplication des personnalités (qui rend inopérante l’idée même de personnalité multiple), là où l’on dénie la division. De sorte que le dsm aboutit à des énoncés « performatifs » qui n’ont d’autre but que de faire exister des concepts qui pourraient se passer du sujet, mais que rien ne justifie, sauf à faire des tours de passe-passe, dans le langage, permettant par exemple un distingo entre « contraindre quelqu’un à des relations sexuelles » et « viol », distingo qu’il faudrait chercher dans la différence entre ces deux actes et non dans des positions subjectives du violeur. L’essentiel du message du dsm est donc bien son caractère « performatif » ou création d’une nov-langue; The dsm was not built up around an internal coherence of nosographic entities, capable of bringing forth a constant nucleus which, supposedly, organises the pathology. On the contrary, it was arranged around the concordance of clinical diagnosis based on classical descriptions which exclude any observations which could contradict the unacknowledged behavioural presuppositions and go against this concordance. In spite of these very severe restrictions, concordance has never been significant. The result is a series of incoherent descriptions, the most glaring being the necessity to introduce a multiplication of personalities, (leaving the very idea of multiple personality ineffective), instead of accepting the notion of division of the subject. In this way, the dsm results in “performative” utterances which have no other aim than to uphold concepts which need no subject, but which nothing justifies apart from twisting language, resulting, for example, in a distinction between “forcing someone to have sexual relations” and “rape”: a distinction to be found in the difference between these two acts, and not in the subjective position of the rapist. The main feature of the dsm message is therefore its “performative” character or invention of a form of newspeak UR - https://shs.cairn.info/revue-essaim-2005-2-page-21?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -