Dubreuil, Sophie

Chirurgie bariatrique et fertilité féminine - 2020.


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Résumé L’obésité intervient, à de multiples niveaux, sur les fonctions de reproduction féminines. La perte de poids est associée à une amélioration des paramètres ovulatoires et à un meilleur taux de grossesse après aide médicale à la procréation (AMP). La chirurgie bariatrique permet une perte de poids plus importante que des modifications du mode de vie. Elle est associée à une réduction de la prévalence du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), ainsi qu’à une augmentation du taux de grossesses spontanées. À l’heure actuelle, aucune donnée ne démontre une amélioration des chances de grossesses obtenues par AMP après chirurgie bariatrique, et la baisse de l’hormone antimülérienne (AMH) observée en postopératoire invite à la prudence pour les femmes dont l’infertilité n’est pas liée à un SOPK. La chirurgie bariatrique peut trouver sa place dans le parcours de ces couples en permettant l’amaigrissement nécessaire pour restaurer une ovulation spontanée, permettre l’accès à l’AMP et limiter les comorbidités maternelles pendant la grossesse. Les objectifs pondéraux doivent être discutés tôt dans le parcours, en tenant compte de l’âge des patientes qui joue un rôle prépondérant après 35 ans, et du délai minimal entre chirurgie bariatrique et grossesse. Obesity impacts at multiple levels on the female reproductive functions. Weight loss is associated with improved ovulation and pregnancy rate after assisted reproductive technique (ART). Bariatric surgery allows for greater weight loss than with lifestyle modifications. It is associated with a reduction in the prevalence of polycystic ovarian syndrome, as well as an increase in the rate of spontaneous pregnancies. To date, no data shows an improvement of ART pregnancy rates after bariatric surgery, and the decrease in AMH levels observed postoperatively implies for caution for women whose infertility is not related to a polycystic ovarian syndrome. Bariatric surgery could thus be interesting in obese infertile women by allowing the weight loss necessary to restore spontaneous ovulation, allow access to AMP and limit maternal comorbidities during pregnancy. The objectives nutritional care should be discussed early in the process, taking into account the age of the patients who play a predominant role after 35 years, and the time between bariatric surgery and pregnancy.