Nal, Emmanuel

Réciprocité du croire et circulation du persuader dans la relation d'accompagnement au projet - 2013.


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Le projet, comme virtualité, a besoin du crédit de celui qui s’y engage pour explorer sa pertinence. Il ne s’agit pas tant de « se faire croire » qu’on a découvert ce qui nous convenait le mieux que d’être persuadé que cela vaut la peine d’être tenté, pour vérifier la légitimité de ce qui est projeté, pour décider de sa pertinence, de son ajournement ou de son abandon : on croit pour voir si on continue à être persuadé, et ce croire est aussi le temps de la mise à l’épreuve du projet. Notre hypothèse, c’est qu’il y aurait, dans la relation d’accompagnement au projet, une certaine réciprocité du croire et une circulation du persuader avec l’accompagnateur, dont le rôle, délicat, consiste à la fois à éprouver la solidité du croire de l’accompagné en son projet et à lui permettre d’aller aussi loin que nécessaire dans sa mise en œuvre, pour voir si cette dernière entretient la conviction que le projet mérite d’être mené. Reciprocity of « believe » and circulation of « persuade » in the accompaniment relationship to the projectAs virtuality, a project needs a form of credit to be led. It is not a question of cultivating an illusion or a “self-belief”, but rather to be persuaded it’s worth trying it, to become able to decide to continue, postpone or stop this project. Thus, what we call “heuristics belief” is a way to put the project to the test. We think the accompaniment relationship to the project is based on a “reciprocity of belief” and a “circulation of persuade”, between the author of project and the counselor, that help to go as far as necessary in the implementation of the project to check its relevance.