Faye, Papa Lamine
Sénégal. Disparition d’émigrés clandestins : un deuil « impossible » pour les familles
- 2017.
86
The 2006 large wave of illegal emigration from Senegal to Europe has confronted families with a painful experience. The disappearances concern either an uncle, a brodier. a cousin but especially a son and crystallize the hopes of each other for a better tomorrow. Sometimes, children were blessed by their family when leaving. Now, desesparate mothers whose children are lost express their despair and feeling of guilt through a painfull body. The depressive mask seems to permeate their suffering fueled by unanswered questions, answers that they have often sought to find among traditional healers and which add to the confusion and arouse different experiences ranging from hope to disillusionment. How in this context, mourning in the absence of body? La grande vague d’émigration clandestine de 2006 du Sénégal vers l’Europe a confronté les ramilles à un vécu douloureux. Les disparitions concernent soit un oncle, un frère, un cousin mais surtout un fils et cristallisent les espoirs des uns et des autres pour des lendemains meilleurs. Les enfants sont parfois partis avec la bénédiction de la famille. Aujourd’hui, les mères endeuillées vivent cette perte sous le signe d’une culpabilité et d’un désespoir qui empruntent pour s’exprimer, le chemin du corps. Le masque dépressif semble imprégner leur souffrance alimentée par des questions sans réponse, des réponses quelles se sont souvent évertuées à rechercher auprès des guérisseurs traditionnels et qui rajoutent à la confusion et suscitent des vécus différents qui vont de l’espoir à la désillusion. Comment dans cc contexte, faire un deuil en l’absence de corps ?