TY - BOOK AU - Bornhausen,Stéphane TI - Anthropologie du don : à quoi jouent donc les sociétés archaïques ? PY - 2008///. N1 - 75 N2 - Un intérêt pour une approche théorique de l’anthropologie religieuse semble à nouveau se manifester ces dernières années. En développant certaines idées exposées dans le chapitre VI de L’Anthropologie du don d’Alain Caillé (Desclée de Brouwer, Paris, 2000), qui font implicitement référence au moment agonistique de la culture magistralement mis en lumière par Johan Huizinga (voir Homo ludens, paru en 1938), on s’est risqué ici à compléter un cadre (jusqu’à ce jour seulement esquissé) qui permette d’interpréter d’une façon suffisamment concrète et pertinente l’action sacrée (dons, rites et sacrifices des sociétés archaïques). Celle-ci apparaît comme un jeu dont les règles sont paradoxales et parfaitement déroutantes, notamment dans les sacrifices rituels. En effet, vie et mort sont pour le sens commun et la plupart du temps nettement opposés, tandis qu’ils ne sont pas des contraires au cours du rite. Reste à comprendre maintenant ce que signifie proprement le rite si on le replace dans la perspective de l’agôn et de la « rivalité agonistique ». En relisant les classiques de l’ethnologie, on peut former l’hypothèse que les rites doivent être interprétés comme une communication provoquante avec ce qui n’est pas « humain », au travers d’une relation établie avec des espèces naturelles ou leurs représentants. En suivant la piste agonistique indiquée par Huizinga, il apparaît que cette communication prend le visage d’un défi ou d’une provocation. L’hypothèse du moment agonistique dans le rituel semble rendre compte du sens qui est accordé aux cérémonies et permet notamment de comprendre pourquoi le meurtre en est un élément récurrent; Anthropology of the gift : what are the primitive societies playing with ? Anthropology of gift (2000) by Alain Caillé, especially chapter VI, is very interesting for readers who want to discuss now some relevant questions in religious anthropology. Though, this theory refers implicitly to an essay on rivalry and competition Homo ludens (1938), written by Johan Huizinga. In order to complete the frame which was suggested there, we have tried out the interpretation on several sacred rites in ancient cultures. Sacrifices, e.g., appear as puzzling games, especially when it has been claimed that life and death are non contradictory, which, of course, is paradoxical for common sense and ordinary beliefs. Rivalry and competition mean challenge and refer to what we could call « agonistic spirit ». This seems to be the main point of several rites which arises around ethnological research. The interpretation of classical texts leads to the conclusion that rites must be understand as a form of provocative communication with natural beings and various representatives, that give often rise to challenge. The hypothesis of agonistic spirit shows some way to answer the question why murder is such recurrent in this kind of culture UR - https://shs.cairn.info/revue-du-mauss-2008-2-page-535?lang=fr&redirect-ssocas=7080 ER -