Lefebvre, Bernard
Sous la Révolution, l'aliénation des biens de l'Église à Douai, ville très catholique
- 2011.
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RésuméÀ la veille de la Révolution Douai se présente comme une ville d’environ 17500 habitants dominée par ses parlementaires, quelques grands négociants en grains et une Église qui rassemble environ 700 membres répartis entre ses deux chapitres, ses six paroisses, son université et ses nombreux établissements réguliers.La mise en vente des biens de l’Église et de l’Hôpital général s’est mise en place lentement du fait des réticences de la municipalité ; elle conduit à la répartition suivante : • biens mobiliers pour une valeur de 98 385 livres (1 % du total), • 425 maisons pour une valeur de 2049727 livres (22,5 %), • 58 établissements pour une valeur de 6928365 livres (76,5%).Si les administrateurs firent quelques bonnes affaires et si les étrangers à la cité s’emparèrent de quelques grands édifices, c’est surtout la moyenne bourgeoisie qui bénéficia de cette redistribution du patrimoine local, ce qui explique sa prudence sociale et son attachement à la Révolution. Enfin, contrairement aux idées reçues, les grands spéculateurs furent peu nombreux en dehors de Dumonceau, beaufrère de Merlin, du tristement célèbre Lesurques et surtout de l’aubergiste Paulée. Under the French Revolution, the Appropriation of the Church’s Possessions in Douai, a Very Catholic CityOn the eve of the Revolution, Douai is a town inhabited by circa 17,500 people dominated by its parliament members, a few grain merchants and a Church whose two chapters, six parishes, university and numerous regular facilities make up approximately 700 members. The auctioning away of the possessions of the Church and of the General Hospital was gradually implemented because of the reluctance of the city authorities ; it resulted in the following distribution :• Movables for a total value of 98,385 pounds (1 % of the total),• Houses for a total value of 2,049,727 pounds (22,5 % of the total),• 58 facilities for a total value of 6,928,365 pounds (76,5 % of the total).If the administrators enjoyed some good deals and if strangers from the city managed to get their hands on a few major monumental buildings, it is essentially the middle class which benefited from this redistribution of the local real estate, a fact that may explain its social conservatism and its attachment to the Revolution. Finally, in contrast with the common view, the large-scale speculators were not very numerous, with the exception of Dumonceau, a brother-in-law of Merlin’s, of the infamous Lesurques and above all of inn-owner Paulée.