Davidson, Larry

En quoi l’amour est-il nécessaire au fait de se rétablir d’une psychose ? - 2022.


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Parmi les différentes façons dont la clinique orientée rétablissement a été caractérisée en écart aux soins psychiatriques traditionnels, la question des soins « centrés sur la personne » est essentielle. Cet article en explore les implications profondes concernant la transformation de la pratique psychiatrique. Pour être considérés comme « centrés sur la personne », les soins doivent s’intéresser d’abord à la personne plutôt qu’à ses symptômes ou à son diagnostic. En plus du respect de l’autonomie de la personne, nous suggérons que les soins « centrés sur la personne » exigent également de repenser la position thérapeutique traditionnelle de neutralité en faveur d’une position plus engagée et compatissante qui relève de la vaste rubrique de l’« amour ». Nous affirmons que plusieurs formes d’amour sont requises pour faire face à la nature de la menace que représente la psychose pour le sentiment d’identité de la personne. En accord avec les traditions philosophiques et spirituelles occidentales et orientales, nous suggérons que la reconnaissance et la restauration de la « personnalité » d’une personne sont fondamentalement un acte d’amour. Nous distinguons ensuite quatre formes différentes d’amour non romantique – Karuna, Agape, Philia et Thelema. Chacune est décrite dans ses capacités réparatrices permettant à la personne de reconstruire un sens de soi et une vie autodéterminée et significative dans la communauté de ses pairs. Of the various ways in which recovery-oriented practice has been characterized in contrast to traditional care, this paper focuses on the dimension of care being « person-centered » in order to explore in some depth its implications for transforming psychiatric practice. In order to be considered « person-centered », care must attend primarily to the person rather than to symptoms or to diagnosis. In addition to respecting the person’s autonomy, we suggest that « person-centered » care also requires a re-thinking of the traditional therapeutic stance of neutrality in favor of a more engaged, compassionate stance which falls under the broad rubric of « love ». We argue that several different forms of love arc required by the nature of the threat to the person’s sense of self posed by psychosis. In agreement with both Western and Eastern philosophical and spiritual traditions, we suggest that recognizing and restoring a person’s « personhood » is fundamentally a loving act. We then distinguish four different forms of nonromantic love – Karuna, Agape, Philia, and Thelema – all of which are described as having restorative powers in enabling the person to rebuild a sense of self and a self-determined and meaningful life in a community of his or her peers.