Lada, Emmanuelle

Divisions du travail et précarisation de la santé dans le secteur hôtelier en France : de l'action des rapports sociaux de sexe et autres rapports de pouvoir - 2010.


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RésuméAu milieu des années quatre-vingt, la sociologie des rapports sociaux de sexe interpellait la psychodynamique du travail par les voix d’H. Hirata et de D. Kergoat en démontrant que cette dernière ne pouvait faire l’économie des rapports sociaux de sexe. On voudrait ici attirer l’attention sur un prolongement possible de cette interpellation en invitant à poser la question de l’articulation des rapports sociaux de sexe à d’autres rapports de pouvoir, pour analyser les rapports entre santé et travail de migrantes et migrants.Cet article traite de la précarisation de la santé au travail de salarié-e-s migrantes et migrants, cantonné-e-s depuis plusieurs années en bas de l’échelle des qualifications dans un secteur caractérisé par un important turn over et une organisation du travail prenant appui sur la précarisation professionnelle : l’hôtellerie. Il s’intéresse plus particulièrement à deux groupes professionnels : les femmes de chambre et les veilleurs de nuit. Il analyse comment l’articulation de la division sociale, ethnique/racisée et sexuelle du travail entreconstruisent la précarisation de la santé au travail, selon des chemins parfois communs aux femmes et aux hommes, mais le plus souvent différents pour ces deux groupes de sexe. In the mid-80s the gender relationships sociologists H. Hirata and D. Kergoat questioned psychodynamics of work. They demonstrated that the latter could not do without gender social relationships. This work focuses on a possible extension of this questioning to the articulation of gender social relationships and other power relation and analyzes the connections between health and work of male and female migrants. This paper relates the delicate health of male and female migrant employees in the hotel trade, shut up for several years at the bottom of the professional qualification ladder; a sector with a high turn-over level and a work organization based on precariousness. It focuses on two professional groups : the maids and night watchmen and analyzes how the articulation of the social ethnic / racialized and sexual labor division that builds a delicate health at work, for these two groups of males and females whose paths are sometimes common, but more often different. ResumenEn medio de los años 80, la sociología de las relaciones sociales de sexo interpelaba a la psicodinámica del trabajo a través de los planteamientos de H. Hirata y de D. Kergoat, demostrando así que la psicodinámica del trabajo no podía prescindir de las relaciones sociales de sexo. Quisiéramos llamar la atención sobre una ampliación posible de esta interpelación, invitando a plantear la pregunta de la articulación de las relaciones sociales de sexo con otras relaciones de poder. El artículo se ocupa de la precarización de la salud en el trabajo de los y las asalariadas migrantes, confinadas, de tiempo atrás, en lo más bajo de la escala de las calificaciones en un sector caracterizado por un importante « turn-over » y una organización del trabajo que se apoya en la precarización profesional : la hotelería. El artículo profundiza de manera más particular, al interior de dos grupos profesionales : las mucamas y los celadores nocturnos. Se analiza cómo la articulación de la división social del trabajo, étnica racializada y sexual, « interconstruye » la precarización de la salud en el trabajo, siguiendo caminos que suelen ser a veces comunes a las mujeres y los hombres, pero muy a menudo diferentes en estos dos grupos de de sexo.