Lasconjarias, Guillaume

À l’Est du nouveau ? L’OTAN, la Russie et la guerre hybride - 2016.


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Si l’on admet que la guerre hybride n’est pas neuve, on doit toutefois l’aborder avec prudence et considérer que l’emploi du terme est riche de sens. Véritable mot-valise, le concept a fait florès dans les cercles otaniens notamment pour décrire les tactiques et procédures employées par la Russie en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine. Au-delà, cet usage renseigne sur la capacité de l’Alliance à créer de la norme et à amalgamer des cultures stratégiques différentes. Plus que les formes qu’elle peut prendre, la « guerre hybride » dit d’abord les difficultés à comprendre la Russie de Vladimir Poutine. Or, cet art de la guerre est avant tout un objet politique, qui sert les intérêts d’une Russie nostalgique de sa grandeur et qui cherche à sortir de son isolement, en employant tous les moyens à sa disposition. If hybrid warfare is nothing new, it has yet to be addressed carefully, due to the multifaceted meanings it recovers. Becoming a catch-all, the concept has been very popular within NATO circles, as it describes tactics and procedures used by Russia in Crimea and the eastern part of Ukraine. Beyond this signification, the word helps to better grasp the Alliance’s ability to build norms and amalgamate various strategic cultures. More than its shapes, “hybrid warfare” highlights the difficulties to understand Vladimir Putin’s Russia. Yet, the art of war is first and foremost a political object, which helps reach the aims of a nostalgic Russia, struggling to get out of its isolation and using every means at her disposal”.