Exercice, immunoglobuline A salivaire et infections du tractus respiratoire
Type de matériel :
54
Résumé Cette revue de questions s’intéresse aux effets de l’exercice, d’une part, sur les immunoglobulines A (IgA) salivaires, et d’autre part, sur l’incidence d’infection du tractus respiratoire supérieur, et à la relation entre ces deux phénomènes. Les résultats des études concernant les effets d’un exercice aigu sur les IgA salivaires se caractérisent par leur disparité, en raison notamment des différents modes d’expression utilisés pour évaluer les IgA salivaires : concentration, rapport IgA/protéines ou sécrétion d’IgA. Toutefois, il semble qu’un exercice intense aigu exerce un effet délétère sur les IgA salivaires. Les effets chroniques de l’exercice sur les IgA salivaires dépendent des charges d’entraînement et du niveau d’entraînement initial du sujet. Ainsi, un entraînement d’intensité modérée s’avère favorable, surtout chez les sédentaires, alors que chez le sportif, l’entraînement aura des effets négatifs s’il atteint une certaine intensité. Les mécanismes sous-jacents pourraient reposer sur des facteurs neuro-endocriniens. Le système nerveux sympathique semble être plus impliqué que le cortisol. La relation entre l’entraînement physique et le risque d’infection peut être modélisée par une courbe en J : un entraînement modéré exerce un effet bénéfique sur la prévention des infections alors qu’un exercice intense s’accompagne d’une augmentation du risque de développer une infection. Bien que l’IgA sécrétoire joue un rôle clé dans la défense du tractus respiratoire, la diminution des IgA salivaires à l’effort ne semble pas être responsable de la sensibilité aux infections chez le sportif.
This review focuses on the effects of exercise on salivary immunoglobulin A (IgA), on incidence of respiratory infections and on the relationship between those two phenomenon. Studies on the effects of acute exercise on salivary IgA provide divergent results. This discrepancy is due, in part, to the different ways of expressing salivary IgA : concentration, ratio IgA/proteins and IgA secretion. However, acute intense training seems to exert a deleterious effect on salivary IgA. Chronic effects of exercise depend on training load and initial fitness level of the subject. Thus, moderate training appeared to be favourable, especially in sedentary people, whereas for athletes, training would have negative impact when it reachs a certain intensity. The underlying mechanism could rely on neuro-endocrine factors. The sympathetic nervous system seems to be more involved than the cortisol. The relationship between training and risk of infection can be modelled as a J-shape curve : moderate training exert beneficial effect on infection prevention whereas intense training is associated with an increased risk of developing an infection. Whereas secretory IgA play a major role in the respiratory tract protection, exercise-induced decrease of salivary IgA does not seem to be responsible for the increased susceptibility to infections in athletes.
Réseaux sociaux