Analyse de l’empathie : est-ce un concept adapté à la pratique des soins infirmiers ?
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Après trois décennies, on s’aperçoit que l’efficacité de l’empathie dans le cadre clinique ne repose sur aucune preuve écrite. Récemment, on s’est inquiété du fait que ce concept d’empathie risquait d’être inadapté, ou même nuisible à la relation entre le patient et l’infirmière. Une analyse du concept révèle que l’empathie comporte des caractéristiques morales, affectives, cognitives et comportementales. Après avoir replacé ce concept dans le contexte historique des soins infirmiers, if nous a semblé que l’empathie ait été empruntée à la psychologie, sans qu’une analyse critique n’ait été effectuée. De plus, c’est en fait un concept qui correspond mal à la réalité clinique de la pratique des soins infirmiers. D’autres techniques de communication actuellement sous-estimées, telles que la sympathie, la pitié, la consolation, la compassion et la commisération, nécessitent d’être réexaminées. Celles-ci pourraient être plus appropriées que l’empathie au cours de certains stades de l’expérience de la maladie. Nous suggérons quelques orientations en vue d’une recherche ultérieure.
After three decades, the efficacy of empathy in the clinical setting remains undocumented. Recently, concerns have been raised that the concept may be inappropriate and even harmful to the nurse-patient relationship. An analysis of the concept indicates that empathy consists of moral, emotive, cognitive and behavioral components. By tracing the integration of this concept into nursing, we suggest that empathy was uncritically adopted from psychology and is actually a poor fit for the clinical reality of nursing practice. Other communication strategies presently devalued, such as sympathy, pity, consolation, compassion and commiseration, need to be reexamined and may be more appropriate than empathy during certain phases of the illness experience. Directions for future research are suggested.
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