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Exerçant une profession médicale, les sages-femmes doivent assurer, en toute autonomie, le diagnostic et la surveillance pré, péri et postnatale. Le raisonnement clinique, essentiel dans leur formation, est un processus de pensée reconnu comme difficile à construire, aussi bien pour les étudiants que pour les formateurs. Lors d’une consultation «formative », une analyse clinique de l’interaction entre une étudiante (accompagnée par une formatrice) et la patiente, montre les obstacles et les aléas auxquels se confrontent la formatrice et l’étudiante. Dans le cadre théorique de la didactique professionnelle, la recherche collaborative, initiée par les deux auteurs, permet d’articuler de manière heuristique savoirs professionnels et savoirs de la recherche et de comprendre ainsi en quoi et comment le raisonnement clinique est soumis au fonctionnement de l’interaction dans le contexte d’exercice des soignantes (à la fois institutionnel et juridique), à des enjeux identitaires (formatrice et étudiante face à une patiente) et à la relation développée avec la patiente. La collaboration développée dans le cadre de cette recherche, entre chercheur et professionnelle de la formation, ouvre une nouvelle perspective de formation au raisonnement clinique, autour d’études de cas d’interactions problématiques qui font événement pour les étudiants mais également pour les sages-femmes formatrices.

Working in the medical field, midwives have to cope with establishing medical diagnosis and carrying out pre, post and peri natal watch in full autonomy. Clinical thinking, a key element in their training, is a reasoning process considered by many as difficult to elaborate, for students as well as for trainers. A “formative” medical consultation has provided an opportunity for a clinical analysis of the interaction between a student (under her trainer’s supervision) and a patient which has revealed some of the unpredictable aspects and barriers the student and her trainer have to face. Within the theoretical frame of occupational didactics, the joint research initiated by the two authors has enabled, on an heuristic aspect, to connect an occupational knowledge to a knowledge resulting from research. Consequently, this approach helps to understand how clinical thinking is tightly dependant on the way interaction has taken place as part of a training exercise for a medical staff member (both from an institutional and legal point of view) on the occupational identities at stake (trainer and student facing a patient) and on the quality of the relationship with the patient. This research originates from the cooperation between a researcher and a professional trainer and has given new dimensions on the training to clinical thinking applied to case studies on interactions that cause problems and act as a key event to students as well as to midwife trainers.