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En croisant le thème de l’humanitaire à celui de l’éducation, cet article propose une analyse centrée sur la reproduction des ordres genrés au sein des programmes de formation professionnelle proposés par les organisations humanitaires aux personnes réfugiées nigérianes du camp de Minawao au Cameroun. Ces ordres se matérialisent tant par des assignations des jeunes gens dans les filières dites traditionnellement féminines ou masculines que par des exclusions éducatives auxquelles ils sont confrontés. On peut donc légitimement se demander comment des organisations humanitaires, qui pourtant prônent l’égalité sociale et de genre, reproduisent des ordres genrés dans les programmes qu’elles mettent en œuvre ? À la lumière du gender mainstreaming, de la théorie de l’intersectionnalité et du concept d’ autonomie, combinés à une démarche statistique et ethnographique, cette recherche tente d’explorer les contradictions d’un secteur qui tend à reproduire des problématiques qu’il cherche pourtant à adresser.

Reproducing gendered orders in vocational training programs for Nigerian refugees in CameroonBy crossing the theme of humanitarian aid with that of education, this article proposes an analysis focused on the reproduction of gendered orders within the vocational training programs offered by humanitarian organizations to young Nigerian refugees in the Minawao camp in Cameroon. These orders materialize both in the assignment of young people to so-called traditionally feminine or masculine fields, and in the educational exclusions they face. It is therefore legitimate to ask how humanitarian organizations, despite their commitment to social and gender equality, reproduce gendered orders in the programs they implement? In the light of gender mainstreaming, intersectionality theory and the concept of “ autonomy”, combined with a statistical and ethnographic approach, this research attempts to explore the contradictions of a sector that tends to reproduce the very issues it seeks to address.