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La montagne constitue un objet incontournable de la géographie mais, au même titre que d’autres objets, elle oppose, une approche offrant des éléments de description et d’explication fondés sur une représentation réaliste et avant tout géologique à une autre plus récente prenant en compte les représentations des populations. Pour la géographie enseignée mais aussi pour l’usage qui en est fait d’un point de vue législatif en France avec la Loi montagne, l’approche réaliste domine. La question est de savoir si celle-ci, qui fonde une approche normative de la montagne est toujours valide au regard des avancées scientifiques les plus récentes. Les bourrelets de marge passive, montagnes emblématiques de la géographie physique, sont ici envisagés à titre d’exemple d’un type de montagne à partir d’une analyse approfondie de la littérature scientifique. Deux points en ressortent : la mise en place récente de ces montagnes, comme toutes les montagnes à la surface de la terre, et la variété de leur évolution. Mettre la science géographique en débat ici ne consiste pas à détruire son statut dans sa fonction d’action cognitive, notamment au service d’usages demandés par la société, mais de reconnaître les biais et les limites de certaines connaissances.

The mountain is an essential object of geography but, like other objects, it opposes an approach offering elements of description and explanation based on a realistic, and above all geological representation, to another one more recent taking counts the representations of the populations. For the geography taught but also for the use which is made of it from a legislative point of view in France with the Mountain Law, the realistic approach dominates. The question is to know if this one, which bases a normative approach of the mountain is still valid in the light of the most recent scientific advances. The passive margin mountains, emblematic mountains of physical geography, are used here as an example of a type of mountain. From an in-depth analysis of the scientific literature, two points stand out: the recent genesis of these mountains, like all mountains on the surface of the earth, and the variety of their evolution. Putting geographic science into debate here does not consist in destroying its status in its function of cognitive action, in particular in the service of uses requested by society, but in recognizing the biases and limits of certain knowledges.