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RésuméCette recherche s’intéresse à la question de savoir si les pratiques socialement responsables des entreprises sont dues à un comportement volontaire, ou bien ont pour origine des pressions extérieures orchestrées particulièrement par les parties prenantes saillantes. Elle vise à montrer que, contrairement à ce qui est souvent avancé, les entreprises ne se contentent pas de réagir de manière adaptative aux diverses pressions, elles agissent également de façon délibérée et autonome, façonnant ainsi les attentes de la société. Sur le plan empirique, le travail mené porte sur l’industrie tunisienne de l’habillement, concernée d’une manière croissante par la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) et engagée dans la mise en place de programmes personnalisés de gestion et de prévention des risques sociaux. Dans cette perspective, les acteurs de cette industrie ont intégré la RSE comme principe de pérennité, de compétitivité et de légitimité. Les résultats de l’étude de cas réalisée montrent que le développement de l’orientation sociale de l’entreprise ne peut pas être caractérisé, systématiquement, comme une réaction aux demandes de l’environnement social. Dans certaines situations, l’entreprise anticipe ces demandes, voire contribue à les créer. Les résultats laissent entendre ainsi que la RSE est loin de constituer un phénomène désincarné, exogène aux acteurs, c’est plutôt un phénomène social dans lequel l’environnement et les organisations interagissent d’une manière continue.

This research focuses on the implementation of socially responsible practices. Is this implementation voluntary or caused by salient stakeholders? This research aims to show that firms act both adaptive manner of the various pressures and independently. On the empirical plan, this work concerns the Tunisian clothing industry, engaged in the implementation of prevention and management personalized programs of social risks. In this perspective, the actors of this industry integrated the CSR as the principle of sustainability, competitiveness and legitimacy. The results of the case study show that the development of the social orientation of the company cannot be characterized, systematically, as a reaction to the demands of the social environment. In some situation, the company anticipates these demands, even contributes to create them. The results indicate that the CSR is rather a social phenomenon in which the environment and the organizations interact in a continuous way.