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L’exil involontaire à l’intérieur du continent africain et en dehors n’a que peu intéressé les critiques postcoloniaux, contrairement à l’exil volontaire qui a fait l’objet de multiples œuvres littéraires. Cet article se penche sur le film de Mweze Dieudonné Ngangura Pièces d’identités (1998), qui montre la manière dont des femmes congolaises exilées involontairement en Belgique sont contraintes de gérer différents types d’identités. Premièrement, l’article soutient que les constructions identitaires dues à l’expérience de l’exil involontaire conduisent les personnages à un espace liminal instable qui altère leur épanouissement. Deuxièmement, il montre que l’interconnexion entre la mémoire et les identités des femmes africaines renforce leur autonomie, leur permettant de se détacher des identités traumatisées que l’exil constitue pour elles.

Postcolonial critics paid little attention to involuntary exile inside and outside the African continent, unlike voluntary exile which has been the subject of multiple literary works. This article focuses on Mweze Dieudonné Ngangura’s film Pièces d’identités (1998), which shows how involuntarily exiled Congolese women in Belgium are forced to cope with different types of identities. First, the article argues that identity constructions due to experience of involuntary exile lead the characters to an unstable liminal space that alters their self-fulfilment. Secondly, it shows that the interconnection between memory and identity of African women empowers them to break away from the traumatized identities that exile constitutes for them.