Un des problèmes les plus graves auquel l’Amérique latine se trouve confrontée est la rupture entre le peuple et l’élite politique, dont découle une crise de légitimité des gouvernants susceptible de déclencher un climat d’instabilité politique. Chercheurs et praticiens proposent des moyens d’intégrer les citoyens à la sphère décisionnelle du gouvernement. Jonas-Sébastien Beaudry soutient que le discours politique peut être déplacé des élites vers les masses, en mettant en place des institutions par lesquelles les groupes d’intérêts des sociétés latino-américaines, que constituent les travailleurs, les indigènes, les immigrants et de larges pans de la population actuellement laissés pour compte, pourront faire valoir leurs revendications au sein de l’arène politique. L’auteur suggère que le droit à la liberté d’expression joue un rôle clé dans ce processus d’institutionnalisation des publics et examine tant les théories et les outils légaux qui soutiennent ce droit que les obstacles sociaux et politiques qui freinent l’actualisation de son potentiel pour améliorer la qualité démocratique des gouvernements latino-américains.