L’incidence de la théorie du droit pénal de l’ennemi dans la répression du terrorisme au Cameroun
Type de matériel :
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La loi camerounaise n° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme s’est imposée par la nécessité de combler les insuffisances des réponses répressives traditionnelles dans la lutte contre le terrorisme. Parce que cette dernière heurte de nombreux paradigmes du droit pénal hérités de la rationalité des Lumières, le modèle sur lequel s’est fondé le législateur camerounais semble se rapprocher de la théorie du « droit pénal de l’ennemi » développée et conceptualisée dans le sillage de la pensée du pénaliste allemand Günther Jakobs. Cette étude démontrer l’incidence de cette théorie en droit pénal de fond, où les principes fondamentaux sont quelque peu bousculés, mais aussi, en droit pénal de forme en raison de l’effritement des exigences procédurales garantistes du fait de la prévalence des considérations utilitaristes.
Cameroon’s law n° 2014/028 of 23rd December 2014 on the suppression of acts of terrorism was instituted to complete the lacunae incumbent in the traditional repressive methods in the fight against terrorism. Precisely because this law clashes with many paradigms of criminal law inherited from the rational early scholars, the model on which the legislator has based itself seems to be closer to the theory of the « criminal law of the enemy » developed and conceptualized by the German criminalist Günther Jakobs. Consequently, this study demonstrates the impact of this theory in substantive criminal law, where the fundamental principles are somewhat disrupted, but also, in formal criminal law because of the disintegration of guaranteed procedural requirements due to the prevalence of utilitarian considerations.
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