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Le passage de l’identification électronique à l’identité numérique est révélateur d’un glissement de l’esprit animant les textes européens. Là où le législateur avait pensé un processus purement technique d’identification en 2014, il se focalise sur le rôle de la personne en 2021. Celle-ci doit être au cœur de la prise de décision dès lors que des données relatives à son identité sont concernées. En ce sens, l’identité doit désormais être auto-souveraine. Pour y parvenir, la blockchain apparaît être une technologie particulièrement adaptée. Pour cette raison, elle est poussée par les institutions européennes et intègre la règlementation en-cours de discussion à l’échelle de l’Union. Pourtant, l’opportunité de son adoption mérite d’être questionnée.

The shift from electronic identification to digital identity is indicative of a shift in the spirit of the European texts. Whereas the legislator had thought of a purely technical identification process in 2014, in 2021 it is focusing on the role of the individual. The individual must be at the heart of the decision-making process as soon as data relating to his or her identity are concerned. In this sense, identity must now be self-sovereign. To achieve this, blockchain appears to be a particularly suitable technology. For this reason, it is being pushed by the European institutions and is included in the regulations currently being discussed at EU level. However, the appropriateness of its adoption deserves to be questioned.