La publicité des débats parlementaires (1852-1870)
Type de matériel :
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RésuméLa publicité des débats parlementaires, élément fondamental de la démocratie représentative, est brutalement tarie par le Second Empire naissant, qui entend étouffer le cœur de la vie politique et signifier son hostilité de principe au parlementarisme. Au Corps législatif, se conjuguent restriction de l’accès public aux tribunes et de l’édition des discours, et suppression de tout compte-rendu intégral, au profit d’un résumé qui amoindrit les éventuelles critiques. Un compte-rendu plus fidèle est rédigé à partir de 1854, sous l’autorité de Morny. Mais il est toujours interdit à la presse de commenter les débats qu’elle souhaiterait reproduire. Par paradoxe, au Sénat, la Chambre la plus sûre politiquement, les séances sont secrètes jusqu’en 1869, et le procès verbal, plus fidèle à la teneur des débats, ne circule pas. La libéralisation de novembre 1860 permet notamment au Moniteur de publier un compte-rendu sténographique intégral des débats de la veille au Corps législatif et au Sénat. La qualité du compte-rendu analytique et le nombre de discours publiés s’accroissent. Il faut attendre 1868-1870 pour que les séances du Sénat deviennent publiques, que les autorisations d’impression ne soient plus nécessaires et qu’il soit enfin permis à la presse de commenter les débats qu’elle reproduit. La publicité des débats est un indicateur précieux des degrés successifs de libéralisation du régime.
The advertising of the parliamentary debates, a fundamental element of the representative democracy, is brutally and quickly dried up by the Second Empire. The latter intends to suppress the heart of political life and becomes the main opponent for parliamentary government. In the Corps Législatif, the limitation of the public access to stands and the edition of the speeches, the abolition of any complete report, replaced by a summary without criticism and so on are combined. Since 1854 and thanks to Morny, a more faithful report has been drafted. But the press is still forbidden to comment on the debates which it would like to reproduce. At the same time, at the Senate, the sessions are secret until 1869, and the report doesn’t circulate. The liberalization (November 1860) allows Le Moniteur to publish a complete shorthand report of the debates ( Corps Législatif and Senate) of the day before. The quality of the analytical report and the number of published speeches increase. Between 1868 and 1870 the sessions of the Senate became public, the authorizations of printing were not necessary any more and finally the press was allowed to comment on the debates which it produced. The advertising of the debates is a precious indicator about the successive degrees of liberalization and democratization of the French policy.
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