Cultural maladaptations in economics
Type de matériel :
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Although the institutional and evolutionary approach in economics is still not so common, it is gaining momentum, and a growing number of economic analyses are done in the light of the Darwinian method. It is especially important since we have learnt from the evolutionary psychologists the sources of our biases, which often undermine classical rationality (which is the foundational concept of homo oeconomicus), and since we have learnt from the cultural anthropologists how much culture is adaptive, how it evolves and how strong may it influence agents’ economic decisions. The paper’s main objectives are threefold: Firstly, it is to sketch the Darwinian approach to culture as the powerful human-environmental adaptation, which goes far beyond any biological adaptation and facilitates the development and expansion of our specie. This part of the paper will outline what culture is in the Darwinian approach, what cultural variants are, and how they are transmitted between people and generations. Secondly, to draw attention to not-so-rare byproducts of culture, which are maladaptive cultural variants. Maladaptations are well recognized in biology and are also widely discussed among anthropologists. They know the mechanism of their emergence and the causes of their sustainability. Cultural maladaptations in economics are rarely discussed. There seem to be at least two reasons for their neglect in economics: they are misdefined. Even evolutionary-oriented economists usually apply a mental shortcut, considering a welfare or utility function to reflect the fitness function. However, in the evolutionary approach, welfare has only a loose connection with fitness. The maladaptations are also interpreted in terms of the so-called “big-mistake hypothesis”, which assumes that most of our declines from classical rationality are due to the maladjustment of our stone-age cognitive system to the modern world. Respectively, the third objective of the paper is to propose how contemporary economics and public policy may benefit from anthropologists’ Darwinian analysis of culture and especially cultural maladaptations, based on two examples, one purely economic (hedge funds strategies imitations) and one socio-economic, i.e. the impact of the “tribal instinct” on the immigration policy. JEL Codes : O10, O40, Z10.
Bien que l’approche institutionnelle et évolutionniste en économie ne soit pas encore très répandue, elle gagne du terrain et un nombre croissant d’analyses économiques sont effectuées à la lumière de la méthode darwinienne. Cette approche est d’autant plus importante que les psychologues évolutionnistes nous ont appris les sources de nos biais, qui sapent souvent la rationalité classique (qui fonde la notion d’homo oeconomicus), et que les anthropologues culturels nous ont enseigné à leur tour dans quelle mesure la culture est adaptative, comment elle évolue elle-même et dans quelle mesure elle peut influencer les décisions des agents économiques. Cet article a trois objectifs principaux : premièrement, il s’agit d’expliquer l’approche darwinienne envers la culture comme adaptation puissante de l’homme à son environnement, bien au-delà de l’adaptation biologique, processus qui facilite le développement et l’expansion de notre espèce. Cette partie de l’article décrit la culture dans l’approche darwinienne, ce qu’en sont les variantes culturelles et comment elles se transmettent entre les personnes et les générations. Deuxièmement, il s’agit d’attirer l’attention sur des artefacts de la culture qui ne sont pas rares, à savoir les variantes culturelles mal-adaptées. Ces mauvaises adaptations sont bien connues en biologie et également largement discutées par les anthropologues. Ceux-ci connaissent leurs mécanismes d’émergence et les causes de leur durabilité. Les mauvaises adaptations culturelles en économie sont plus rarement abordées. Il semble qu”il y ait au moins deux raisons qui causent leur négligence en économie : d’abord, elles sont assez mal définies. Même les économistes évolutionnistes appliquent généralement un raccourci, en considérant qu’une fonction de bien-être ou utilitaire reflète la fonction d’aptitude. Cependant, dans l’approche évolutionniste, le bien-être n’a qu’un lien assez lâche avec la fonction d’aptitude. Intervient également l’interprétation en termes de ce que l’on appelle « hypothèse de grande erreur », selon laquelle la plupart de nos déviations par rapport à la rationalité « classique » sont dues à l’inadaptation de notre système cognitif entre l’âge de pierre et le monde moderne. Le troisième objectif de cet article est de proposer de voir comment l’économie contemporaine et les politiques publiques peuvent bénéficier de l’analyse « darwinienne » de la culture par les anthropologues, en particulier des mauvaises adaptations culturelles. On s’appuie sur deux exemples, l’un de nature purement économique (les imitations de stratégies touchant les fonds spéculatifs), et l’autre de nature socio-économique, à savoir l’impact de l’« instinct tribal » (en le considérant dans le cas de la politique d’immigration).
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