On ne retient souvent d’Orwell que son antitotalitarisme. Mais il s’accompagne aussi d'une volonté de combattre la marche forcée de l’industrialisation du monde et ses ravages. Le souci écologique d'Orwell ne se dément pas tout au long de son œuvre. Ses positions sur les conditions réservées à l’humain par cette civilisation sont inséparables d’une réflexion sur celles infligées à la planète par le productivisme aveugle. Par sa critique d’une novlangue toute entière soumise aux impératifs de la marchandise, par sa description du futur mécanisé promis par l’empire techno-industriel, il ne dénonce pas seulement les mythes qui portent l’idéologie du productivisme – il en dévoile les mécanismes et nous fournit nombre d’outils pour les combattre et renouer avec la « vie ordinaire ». Décroissant par conviction, Stéphane Leménorel est poète et ancien professeur de philosophie. Il est l'auteur de Ciels de traîne (Le Castrol astral) pour lequel il a reçu le prix Max-Pol Fouchet. Journaliste, essayiste et romancier, mondialement connu pour 1984 et La Ferme des animaux mais aussi pour Hommage à la Catalogne, son témoignage sur la guerre d’Espagne, George Orwell (1903-1950) fut un critique implacable et visionnaire des sociétés de contrôle.