Tour d’horizon de l’hématopoïèse clonale : définition, enjeux et perspectives
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Clonal Haematopoiesis of Indeterminate Potential (CHIP) is defined by the presence of one or more mutations identified in the blood, with at least 2% allelic frequency, with no clinical repercussions, blood count abnormalities or haematological disease, but associated with a relatively low (however variable) risk of transformation into an haemopathy (0.5% to 1% per year), whether myeloid or lymphoid. Technical advances in molecular biology, especially the development of high-throughput sequencing (next generation sequencing [NGS]), have made it possible to decipher the mutational profile of CHIP, refine its associated haematological risk, and study its association with other pathological manifestations, such as inflammation and cardiovascular disease. There is evidence of excess mortality in patients with these mutations. On paper, the story appears simple: clonal mutations with a low long-term predisposition can occur in healthy subjects, illustrating a continuum between normal and pathological haematopoiesis. However, advances in technology and research, based on our previous understanding of clonal haematopoiesis, have shown that these mutational phenomena are complex and present a real clinical challenge in the context of personalised medicine. Knowledge of these mutations makes it possible to establish the clinical relevance of screening for some high-risk forms of CHIP. In certain contexts, the value of monitoring these mutations has been established. In the long term, the challenge is to detect haematological malignancy earlier, or even to prevent its onset.
L’hématopoïèse clonale (HC) ou Clonal Hematopoiesis of Indeterminate Potential (CHIP) se définit par la présence d’une ou plusieurs mutations somatiques identifiées dans les cellules circulantes du sang, avec une fréquence allélique d’au moins 2 %, sans retentissement clinique, sans anomalie de la numération sanguine, sans maladie hématologique, mais associée(s) à un risque (variable et relativement faible) de transformation en hémopathie (0,5 à 1 % par an), myéloïde ou lymphoïde. Les progrès techniques de la biologie moléculaire, en particulier le développement du séquençage à haut débit (next generation sequencing [NGS]) ont permis de décrire le profil mutationnel des CHIP, d’en affiner le risque carcinologique et d’étudier leur association avec d’autres manifestations pathologiques, telles que l’inflammation et les maladies cardiovasculaires. Une surmortalité a été mise en évidence chez les patients porteurs de ces mutations. L’histoire semble simple sur le papier : des mutations clonales faiblement prédisposantes à long terme peuvent survenir chez des sujets sains, illustrant un continuum entre hématopoïèse normale et pathologique. Pour autant, l’avancée des technologies et de la recherche, indissociable de l’histoire de l’hématopoïèse clonale, a montré que ces phénomènes mutationnels sont complexes et porteurs d’un réel défi clinique dans l’enjeu de la médecine personnalisée. Leur connaissance vise à établir la pertinence clinique de rechercher certaines CHIP à haut risque. Dans certains contextes, l’intérêt de surveiller ces patients a été établi. L’enjeu reste, à terme, de dépister plus précocement une hémopathie, voire d’en prévenir la survenue.
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