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En partant de l’étude des intermittent.es du spectacle italien.nes pendant la crise sanitaire en avril 2020, ce travail contribue aux recherches contemporaines sur l’individualisation et sur les formes émergentes de coopération. En s’appuyant sur une approche ethnographique, à la fois numérique et traditionnelle, l’article analyse les stratégies collectives et intersubjectives adoptées par les travailleurs.euses afin de questionner les pratiques de travail exploitantes et individualisées. En dépit de l’interprétation dominante du travail créatif en tant que projet solitaire et entrepreneurial, l’étude de cas montre comment dans le cadre d’une crise radicale, des expériences de travail fragmentées peuvent être recomposées en sollicitant ainsi la mise en œuvre de stratégies de coopération. L’analyse proposée démontre comment, dans les mois qui ont suivi la crise pandémique, les liens affectifs et émotionnels des intermittent.es se sont avérés cruciaux pour faire face au contexte d’isolement social ainsi que pour transformer les vécus subjectifs du travail dans une forme de prise de conscience collective.

‪This work adds to contemporary debates on individualisation and emerging form of cooperation in precarious and pandemic times by considering the case of Italian performing artists during Spring 2020. Drawing on both traditional and digital ethnography, the analysis considers workers collaborative and intersubjective efforts to challenge exploitative and individualised practices of work. The results show that, despite dominant interpretations of cultural work as an entrepreneurial and solitary project, in a context of extended crisis, fragmented experiences of work can be recomposed, and cooperation can be enacted. In the months that followed Covid-19 outbreak, performing artists’ emotional and affective ties result to be central in exiting social isolation and to project solitary experiences of work into a collective understanding.‪