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Don de soins et dette de vie en hémodialyse

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Les travaux de psychopathologie psychiatrique et psychologique décrivant les affections des patients bénéficiant du traitement par dialyse itérative établissent des constantes de syndromes psychiques évocateurs de dépression clinique et d’angoisse chronique. De nombreuses recherches (Carbonell, 1978 ; Consoli, 1990 ; Cupa, 1997) font un lien entre la présence de la machine réalisant l’hémodialyse et l’installation de ces syndromes psychopathologiques. Dans la suite de ces travaux, les auteurs proposent de considérer le rapport à la machine comme support d’un lien transférentiel (Freud, 1915). Il s’agira d’envisager cette notion classiquement repérée dans le cadre psychothérapeutique dans une version qui met en avant la mise en place d’une lecture des rapports humains basés sur le don (Mauss, 1923-1924). La relation thérapeutique, pour le patient hémodialysé, est essentiellement perçue par lui comme une relation où il reçoit des soins dont il se sent redevable d’une manière plus appuyée que dans d’autres situations de soins. Le lien thérapeutique engagé dans les soins en hémodialyse itérative entraînerait le patient vers une position extrême de tentative de compensation de cette dette de vie (Bydlowski, 1996). Certaines attitudes des patients se présentent en réponse à cette impression d’être pris dans des liaisons basées sur une dette ressentie comme écrasante. Par exemple, la négation de la gravité de la maladie par le malade, que nous interprétons comme une « banalisation du mal », lui permet de se placer dans la position du « bon patient » qui serait très compliant aux soins ou dans celle du « mauvais patient » qui serait très peu compliant, principalement, au régime alimentaire auquel il est astreint. Ainsi, dans cette veine d’idée, nous supposons que la provocation de la mort qui peut être entraînée par une conduite suicidaire vis-à-vis du régime alimentaire, entre dans cette catégorie du « contre-don » (Mauss, 1923-1924) dans laquelle la mort viendrait conforter la dette contractée et assurerait une voie « de sortie » permettant au patient de s’en extraire. Notre développement consiste à orienter une lecture de la relation soignant-soigné au filtre de la conception de la dette de vie. Le rapport à la machine viendrait soutenir une surface interstitielle de la modalité spécifique d’un transfert soignant dans les soins par hémodialyse.Abrégé : Research in the field of psychiatric and psychological psychopathology describe complaints in patients undergoing repeated kidney dialysis and establish a picture of constant psychic syndromes which are similar in nature to clinical depression and chronic anxiety. Numerous pieces of research (Carbonell, 1978; Consoli, 1990; Cupa, 1997) establish a link between the presence of the machine accomplishing the hemodialysis and the establishing of the aforementioned psychopathological syndromes. In line with this research, the authors of this paper will examine the relationship to the machine as the basis for transference (Freud, 1915). We will approach this notion, traditionally pinpointed within the psychotherapeutic framework, from a perspective which promotes a reading of human relationships based on giving (Mauss, 1923-1924). For the patient in kidney dialysis, the therapeutic relationship is essentially perceived as a one in which he or she receives care and for which he or she is more greatly indebted than in the case of other care situations. The therapeutic bond engaged in repeated hemodialysis does, then, we might argue, lead the patient towards a position in which they make extreme efforts to compensate for this debt of life (Bydlowski, 1996). Some patients display attitudes which are a response to the impression they have of being caught up in relationships characterised by an overwhelming sense of indebtedness. For example, the sick person might negate the seriousness of their illness, which we interpret as a ‘banalisation of ill’, thereby placing them in the role of a ‘good patient’ who is compliant with the care provided, or a ‘bad patient’ who is not compliant, mainly with regards to the strict dietary recommendations imposed. In the same vein, we suppose that the fact of provoking death as a form of suicidal behaviour with regards to diet, is also to be considered as belonging to this ‘counter-gift’ category (Mauss, 1923-1924) in which death confirms the debt contracted and provides a ‘way out’, enabling the patient to break free from its bond. Our rationale is based on offering a new reading of the carer-patient relationship from the vantage point of the debt of life. The relationship with the machine, we argue, thereby supports the interstitial surface of the specific modalities of transference within care in the context of hemodialysis.
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Les travaux de psychopathologie psychiatrique et psychologique décrivant les affections des patients bénéficiant du traitement par dialyse itérative établissent des constantes de syndromes psychiques évocateurs de dépression clinique et d’angoisse chronique. De nombreuses recherches (Carbonell, 1978 ; Consoli, 1990 ; Cupa, 1997) font un lien entre la présence de la machine réalisant l’hémodialyse et l’installation de ces syndromes psychopathologiques. Dans la suite de ces travaux, les auteurs proposent de considérer le rapport à la machine comme support d’un lien transférentiel (Freud, 1915). Il s’agira d’envisager cette notion classiquement repérée dans le cadre psychothérapeutique dans une version qui met en avant la mise en place d’une lecture des rapports humains basés sur le don (Mauss, 1923-1924). La relation thérapeutique, pour le patient hémodialysé, est essentiellement perçue par lui comme une relation où il reçoit des soins dont il se sent redevable d’une manière plus appuyée que dans d’autres situations de soins. Le lien thérapeutique engagé dans les soins en hémodialyse itérative entraînerait le patient vers une position extrême de tentative de compensation de cette dette de vie (Bydlowski, 1996). Certaines attitudes des patients se présentent en réponse à cette impression d’être pris dans des liaisons basées sur une dette ressentie comme écrasante. Par exemple, la négation de la gravité de la maladie par le malade, que nous interprétons comme une « banalisation du mal », lui permet de se placer dans la position du « bon patient » qui serait très compliant aux soins ou dans celle du « mauvais patient » qui serait très peu compliant, principalement, au régime alimentaire auquel il est astreint. Ainsi, dans cette veine d’idée, nous supposons que la provocation de la mort qui peut être entraînée par une conduite suicidaire vis-à-vis du régime alimentaire, entre dans cette catégorie du « contre-don » (Mauss, 1923-1924) dans laquelle la mort viendrait conforter la dette contractée et assurerait une voie « de sortie » permettant au patient de s’en extraire. Notre développement consiste à orienter une lecture de la relation soignant-soigné au filtre de la conception de la dette de vie. Le rapport à la machine viendrait soutenir une surface interstitielle de la modalité spécifique d’un transfert soignant dans les soins par hémodialyse.

Research in the field of psychiatric and psychological psychopathology describe complaints in patients undergoing repeated kidney dialysis and establish a picture of constant psychic syndromes which are similar in nature to clinical depression and chronic anxiety. Numerous pieces of research (Carbonell, 1978; Consoli, 1990; Cupa, 1997) establish a link between the presence of the machine accomplishing the hemodialysis and the establishing of the aforementioned psychopathological syndromes. In line with this research, the authors of this paper will examine the relationship to the machine as the basis for transference (Freud, 1915). We will approach this notion, traditionally pinpointed within the psychotherapeutic framework, from a perspective which promotes a reading of human relationships based on giving (Mauss, 1923-1924). For the patient in kidney dialysis, the therapeutic relationship is essentially perceived as a one in which he or she receives care and for which he or she is more greatly indebted than in the case of other care situations. The therapeutic bond engaged in repeated hemodialysis does, then, we might argue, lead the patient towards a position in which they make extreme efforts to compensate for this debt of life (Bydlowski, 1996). Some patients display attitudes which are a response to the impression they have of being caught up in relationships characterised by an overwhelming sense of indebtedness. For example, the sick person might negate the seriousness of their illness, which we interpret as a ‘banalisation of ill’, thereby placing them in the role of a ‘good patient’ who is compliant with the care provided, or a ‘bad patient’ who is not compliant, mainly with regards to the strict dietary recommendations imposed. In the same vein, we suppose that the fact of provoking death as a form of suicidal behaviour with regards to diet, is also to be considered as belonging to this ‘counter-gift’ category (Mauss, 1923-1924) in which death confirms the debt contracted and provides a ‘way out’, enabling the patient to break free from its bond. Our rationale is based on offering a new reading of the carer-patient relationship from the vantage point of the debt of life. The relationship with the machine, we argue, thereby supports the interstitial surface of the specific modalities of transference within care in the context of hemodialysis.

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