Réflexions sur l'ouvrage de Paul Ricœur : La Mémoire, l'histoire, l'oubli
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RésuméCe chef-d’œuvre de Paul Ricœur n’est pas son dernier livre, mais il est sa dernière œuvre magistrale dont la version française comporte plus de 660 pages. Il construit une grande analyse philosophique constituée d’une phénoménologie de la mémoire, d’une épistémologie de l’histoire et d’une herméneutique de l’oubli. Il y passe en revue tous les problèmes philosophiques de la mémoire auxquels Ricœur ajoute « la mémoire empêchée, la mémoire manipulée, et la mémoire abusivement commandée ». Entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, il insère la mémoire des proches, c’est-à-dire celle qui concerne nos familles, nos amis. L’histoire, au fond, se base sur l’archive des mémoires préservés et sur le témoignage de nos contemporains. La deuxième étape de l’opération historique est l’explication, et la troisième est la représentation, ou la mise en forme narrative. L’oubli souffre des mêmes formes d’abus: l’oubli pathologique, l’oubli manipulé, et l’oubli commandé. L’oubli commandé ou institutionnel est l’amnistie qui vise à mettre fin à des désordres civils. L’amnistie est liée au pardon, et Ricœur termine cette immense étude par une discussion sur l’amnistie et l’amnésie. Pour lui, c’est le paradoxe de l’écart « entre la faute impardonnable et le pardon impossible ». Pour Ricœur, le pardon est inconditionnel ou il n’est pas.
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