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Les journaux intimes de Paul Bourget sont une source inédite de connaissance sur sa vie et sur son œuvre, notamment en ce qui concerne la période comprise entre les années 1870 et 1892. Ils reproduisent la tension intime de l’auteur du Disciple : entre désagrégation personnelle et conviction morale, ils annoncent et préparent le théoricien littéraire ainsi que le romancier moraliste. Dans quelle mesure ces documents peuvent-ils jeter une lumière dans le laboratoire du roman ? Comment contribuent-ils à préciser l’idée d’une nouvelle critique et donc d’une méthode psychologique ? Dans cet article, nous nous intéresserons particulièrement à la généalogie de la critique et du roman psychologique par une double étape : l’introspection déprimée du moi intime ; puis le synthétisme tourné vers l’extérieur de quelques lectures éclairantes, telles que Goethe, Marc Aurèle et Taine.

Paul Bourget’s diaries are an unpublished source of knowledge about his life and work, particularly during the period between 1870 and 1892. They reproduce the inner tension of the author of The Disciple : between personal disintegration and moral conviction, they announce and pave the way for the literary theorist and the moralist novelist. To what extent can these documents shed light on the novel’s laboratory ? How do they help to clarify the idea of a new criticism and therefore of a psychological method ? In this article we will be particularly interested in the genealogy of psychological criticism and the psychological novel through a double stage : the depressed introspection of the intimate self ; and then the outward-looking synthetism exercised by some enlightening readings such as Goethe, Marcus Aurelius and Taine.