L’enfant et la ville fonctionnaliste : le jeu comme espace de résistance ?
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L’aménagement du territoire est marqué au 20e siècle par une réglementation et une standardisation croissantes de l’expérience spatiale. En évacuant la vacance et le terrain vague (royaumes privilégiés de l’enfance) de l’espace public, les plans d’aménagement fixent le jeu et l’imaginaire dans des espaces et des usages circonscrits.Après la Guerre, l’enfant devient l’emblème d’une revendication anti-fonctionnaliste de l’expérience urbaine. Partout en Europe, de jeunes architectes conçoivent des aires de jeux comme autant de terrains d’aventures, cultivant la complexité, le goût du risque et l’interaction sociale, pour y forger une autonomie.Le triomphe d’une société régentée par des impératifs économiques adossés à des principes de précaution et des normes de sécurité toujours plus drastiques a réduit au fil du temps la place de l’expérimentation tandis que s’imposait la figure d’un enfant « consommateur », plutôt que « joueur ».
Territory planning in the 20th century was marked by an increasing regulation and standardization of spatial experience. By evacuating vacancy and the wasteland (the privileged realms of childhood) from public space, development plans fixed play and the imaginary in circumscribed spaces and uses.After the war, the child became the emblem of an anti-functionalist demand for urban experience. All over Europe, young architects conceived playgrounds as adventure grounds, cultivating complexity, a taste for risk and social interaction, in order to forge autonomy.The triumph of a society governed by economic imperatives backed by principles of precaution and ever more drastic safety standards has reduced the place of experimentation over time, while the figure of a "consumer" child, rather than a "player", was imposed.
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