La santé au travail, un dossier de l’ombre
Type de matériel :
TexteLangue : français Détails de publication : 2100.
Ressources en ligne : Abrégé : S’il est aujourd’hui admis que la santé au travail a rarement occupé le haut de l’agenda des organisations syndicales, on sait aussi que ce sujet est loin d’avoir été oublié par les syndicalistes. Quel rôle ont donc joué ces militant·es dans la politisation de la santé au travail ? Cet article s’attaque à cette question en étudiant l’activité des acteurs et actrices des directions confédérales de la CFDT et de la CGT chargé·es du dossier de la santé au travail durant les années 1980-1990. À rebours de certains discours, militant·es et scientifiques, présentant cette période comme celle de la crise du syndicalisme et de son repli sur la défense de l’emploi, l’article montre la persistance d’un intérêt pour la santé professionnelle, en même temps que son maintien au second rang des préoccupations militantes. Nous montrons que les pratiques en matière de santé au travail des directions syndicales sont façonnées à la fois par les priorités politiques de ces directions et par les propriétés sociales des conseiller·ères qui assurent la gestion de ce dossier. Les pratiques varient selon les périodes et les militant·es qui s’en saisissent. En étudiant les interactions entre les conseiller·ères et des militant·es de terrain fortement engagé·es en faveur de la défense de la santé des salarié·es, l’article montre enfin comment les contraintes du travail des conseiller·ères peuvent faire obstacle à la prise en charge de ce sujet.
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S’il est aujourd’hui admis que la santé au travail a rarement occupé le haut de l’agenda des organisations syndicales, on sait aussi que ce sujet est loin d’avoir été oublié par les syndicalistes. Quel rôle ont donc joué ces militant·es dans la politisation de la santé au travail ? Cet article s’attaque à cette question en étudiant l’activité des acteurs et actrices des directions confédérales de la CFDT et de la CGT chargé·es du dossier de la santé au travail durant les années 1980-1990. À rebours de certains discours, militant·es et scientifiques, présentant cette période comme celle de la crise du syndicalisme et de son repli sur la défense de l’emploi, l’article montre la persistance d’un intérêt pour la santé professionnelle, en même temps que son maintien au second rang des préoccupations militantes. Nous montrons que les pratiques en matière de santé au travail des directions syndicales sont façonnées à la fois par les priorités politiques de ces directions et par les propriétés sociales des conseiller·ères qui assurent la gestion de ce dossier. Les pratiques varient selon les périodes et les militant·es qui s’en saisissent. En étudiant les interactions entre les conseiller·ères et des militant·es de terrain fortement engagé·es en faveur de la défense de la santé des salarié·es, l’article montre enfin comment les contraintes du travail des conseiller·ères peuvent faire obstacle à la prise en charge de ce sujet.




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