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La pandémie est l’occasion de revenir sur la notion de catastrophe qui est l’un des fils rouges de l’œuvre de Jean-Pierre Dupuy dont les liens avec René Girard et Ivan Illich sont connus. Convaincu que l’humanité peut se détruire par la guerre nucléaire ou par le désastre écologique qui peut lui-même déclencher des guerres, il constate que la violence est au départ et à l’arrivée. Face à la catastrophe annoncée, l’expression de catastrophisme éclairé invite à la fois à prophétiser celle-ci et à la passer sous silence, c’est-à-dire l’annoncer pour faire office de dissuasion et l’ignorer pour ne pas tuer l’espoir « prophétique » d’un autre possible. La Covid est parallèlement l’occasion de revenir sur la vision des économistes pour lesquels la vie elle-même peut être une marchandise qui a un prix.

The pandemic provides an opportunity to reconsider the notion of disaster which is one of the main themes of Jean-Pierre Dupuy’s work, whose links with René Girard and Ivan Illich are well established. He is convinced that mankind may be destroyed by nuclear war or by ecological disaster, which in turn might trigger wars, and he further observed that violence lies both at the beginning and at the end. Faced with an impending disaster, the expression of enlightened catastrophism invites both to predict it and to gloss over it, namely publicise it so as to deter it and conversely to overlook it in order not to destroy the "prophetic" hope of a new paradigm. Covid too offers an opportunity to revisit the perspective of economists who tend to consider that life itself may be a good that carries a value.