L’autopraxéographie
Type de matériel :
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L’autopraxéographie est une méthode qui permet à des chercheurs qui ont étés praticiens ou qui le sont encore, de construire des savoirs génériques. Ce papier a pour objet de montrer en quoi l’utilisation de réflexivités dans le cadre de cette méthode permet à la fois d’explorer, scientifiquement, de nouvelles avenues et de prendre du recul sur des situations difficiles. Pour ce faire, cette méthode à la première personne se positionne dans une épistémologie constructiviste pragmatique. Ainsi, la finalité du savoir construit n’est pas d’avoir une représentation fidèle de la réalité, mais de de donner du sens à des situations impliquant des représentations humaines. Cette méthode s’ancre également sur la distinction entre les notions de « reflectivity » et de « reflexivity ». L’autopraxéographie présente trois spécificités par rapport aux autres méthodes à la première personne. La première tient au paradigme épistémologique dans laquelle elle s’ancre. En effet, les connaissances produites ne sont ni nomothétiques, ni idiographiques (comme tel est le cas dans la plupart des méthodes à la première personne). La seconde découle de la première. En effet, pour pouvoir construire des savoirs génériques, cette méthode utilise une réflexivité externe basée sur une vaste littérature. La troisième provient de la nécessaire écriture au passé du témoignage. Ces spécificités permettent d’expliciter le processus méthodologique ainsi que ses limites. De ce fait, l’utilisation de multiples réflexivités permet au chercheur de prendre du recul par rapport à une expérience qui a pu être vécue difficilement et de construire des savoirs génériques qui pourront être actionnables.
AutopraxeographyAutopraxeography is a method used by researchers, who are former or current practitioners, to build generic knowledge. This document aims to demonstrate how the use of reflexivity within this approach allows a scientific exploration of new practices and provides insight into challenging circumstances. To this end, this first-person method adopts a pragmatic constructivist epistemological perspective. Thus, the purpose of knowledge is not to generate an accurate depiction of reality, but to give meaning to situations involving human depictions. This method is also based on the distinction between the concepts of “reflectivity” and “reflexivity”. Autopraxeography features three characteristics not found in other first person approaches. The first has to do with the epistemological paradigm in which it is rooted. Indeed, the knowledge generated is neither nomothetic, nor idiographic (as is the case with most first person approaches). The second characteristic arises from the first. Indeed, with a view to producing generic knowledge, this method uses external reflexivity based on extensive literature. The third characteristic stems from the obligatory past tense writing of the testimony. These characteristics allow us to explain the methodological process, as well as its limitations. Hence, the use of multiple reflexivity allows researchers to gain perspective on a specific challenging experience and to build actionable generic knowledge.
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