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Cet article explore les tensions que la transition vers une économie à neutre en carbone entraîne pour les pays dont l’exploitation des ressources naturelles est le principal moteur des exportations (nettes), comme c’est le cas de la plupart des économies sud-américaines. Compte tenu de leur diversification relativement faible et de leurs écarts technologiques élevés par rapport aux économies avancées, l’atteinte de niveaux de prospérité plus élevés grâce à une croissance économique soutenue a été régulièrement entravée par des crises de la balance des paiements. À l’aide d’un modèle théorique simple à long terme axé sur la demande, avec une croissance limitée par la balance des paiements, nous montrons que si les limites structurelles de leur structure productive ne sont pas surmontées, la décarbonisation de l’économie, qu’elle soit imposée de manière exogène par le reste du monde ou décidée souverainement par chaque pays d’Amérique du Sud, sera exposée au dilemme suivant : augmenter la croissance ou réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce dilemme est sous-tendu par le rôle essentiel des exportations et de l’intensité en carbone qui leur est associée. Enfin, nous montrons que pour résoudre ce dilemme de la transition verte, même un processus de changement structurel comme celui proposé par l’ancienne école structuraliste latino-américaine pourrait ne pas être suffisant - ce n’est que par le biais d’une “grande poussée environnementale” que la prospérité longtemps désirée des pays d’Amérique du Sud peut cesser d’être une quête impossible. Codes JEL :O11, Q56

This paper explores the tensions that the transition toward a zero-carbon economy entails for countries relying on natural resources exploitation as the main drivers of (net) exports, as is the case of most South American economies. Given their relatively low diversification and high technology gaps compared to advanced economies, attaining higher prosperity levels driven by sustained economic growth has recurrently been hampered by balance of payments crises. Using a simple long-run demand-led theoretical model with balance of payments constrained growth we show that if the structural limitations in their productive structure are not overcome, the decarbonization of the economy, be it exogenously imposed by the rest of the world or sovereignly decided by each South American country, will be exposed to the dilemma of increasing growth or reducing greenhouse gas emissions. Underpinning this dilemma is the essential role of exports and their associated carbon intensity. Finally, we show that to solve this green transition dilemma, even a process of structural change like the one proposed by the old Latin American structuralist school might not be sufficient – it is only through a “big environmental push” that the long-lastingly desired prosperity of South American countries can cease to be an impossible quest. JEL codes : O11, Q56