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L’introduction au Sénégal en 2008 de la formation à l’observation du bébé selon la méthode Esther Bick a suscité de nombreux questionnements de la part des professionnels de santé et de l’enfance. Ces questionnements étaient relatifs à son adaptabilité et à son utilité dans notre contexte africain, sénégalais en particulier. Cette méthode pratiquée jusque-là dans les pays du Nord peut-elle être réalisée dans nos pays du Sud comme le Sénégal ? Quelle peut être son utilité dans des pays à forte morbidité et mortalité infanto-juvénile ? Qu’est-ce que cette méthode d’observation du bébé dans sa famille ou dans les lieux de soin peut apporter aux bébés, aux familles, aux professionnels, à la santé publique de façon générale ? Toutes ces questions ont été posées par les participants aux séminaires d’observation et ont fait l’objet de discussions dans le groupe. Pour y répondre, nous partons du matériel clinique issu des observations du bébé réalisées au Sénégal, qui nous ont permis d’aborder certains aspects socioculturels relatifs aux représentations du bébé dans la société traditionnelle sénégalaise, notamment la place du regard.