Trois couleurs ? Enlightenment Visions of Colours
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Au tournant du XVIIIe siècle, le développement de l’impression en couleur s’est fait parallèlement à la compréhension trichromatique du mélange des couleurs par les artistes. À la même époque, la théorie des couleurs de Newton s’est imposée, aussi bien dans les milieux savants qu’artistiques. Les divergences entre les deux théories ont souvent été ignorées ou n’ont pas été reconnues, mais elles sont restées présentes tout au long du siècle des Lumières, ce qui a donné lieu à des idées dispersées sur la question de savoir comment et où les couleurs se mélangent : dans la peinture, sur la toile, dans l’œil. Dans cet article, je soutiens que cette situation est en partie due à un manque de vocabulaire conceptuel pour aborder la question de la perception des couleurs mélangées. Cela est dû au cadre cartésien prédominant de la vision, dans lequel l’œil est un récepteur passif de la lumière matérielle.
Around the turn of the 18th century, the development of colour printing developed parallel to artist’s trichromatic understanding of colour mixing. At the same time, Newton’s theory of colours became dominant, both in learned and artistic circles. The discrepancies between the two were often ignored or not recognized but remained throughout the Enlightenment, resulting in dispersed ideas about the question how and where colours mix: in the paint, on the canvas, in the eye. In this paper, I argue that this was partly caused by a lack of conceptual vocabulary to address the question how mixed colours are perceived. This is due to the prevalent Cartesian framework of vision, where the eye is a passive recipient of material light.
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