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La responsabilité sociale des entreprises est souvent présentée comme du droit mou, en ce sens qu’elle est soumise au bon vouloir des grandes entreprises de s’engager unilatéralement dans des actions aux répercussions positives au niveau sociétal, principalement en matière de développement durable et des droits sociaux de leurs salariés ainsi que de ceux de leurs sous-traitants. Nous proposons, à partir d’une analyse des discours tenus dans leurs documents éthiques, de démontrer que derrière cette apparente soumission au Pacte Global de l’ONU, les entreprises multinationales entendent renforcer leur pouvoir au niveau mondial en faisant référence aux valeurs chrétiennes afin d’établir leurs propres normes et ainsi bâtir un véritable système juridique avec un façonnage identique à celui du droit occidental.

Corporate social responsibility is often presented as soft law, in the sense that it depends on the big companies’ goodwill to engage unilaterally in actions with positive repercussions at the societal level, mainly in terms of sustainable development and social rights, for their employees as well as those of their subcontractors. Based on an analysis of discourse held in ethical documents, We propose to demonstrate that behind this apparent submission to the UN Global pact, multinational firms intend to strengthen their grasp at the global level by making reference to Christian values, in order to establish their own standards and thus build a real legal system with a shaping identical to that of Western law.