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La distinction à l’épreuve de la mémoire. Genèse et limites d’une perspective d’analyse

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2017. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Considérées sous le prisme de la mémoire, certaines perspectives d’analyse se révèlent moins pertinentes qu’elles ne le sont dans la compréhension d’autres phénomènes sociaux. C’est le cas, par exemple, de la notion de « distinction sociale », mise en circulation dans l’espace de la sociologie française dès 1925 par Edmond Goblot, réhabilitée dans les années 1980 par Pierre Bourdieu. Pour l’un comme pour l’autre, une volonté plus ou moins explicite de se distinguer expliquerait nombre de choix et de comportements individuels et collectifs, tendant à affirmer une identité sur le plan moral et esthétique. Cet effort de se démarquer des autres serait donc le fondement d’une cohérence tout à fait invisible entre des élections apparemment déconnectées entre elles, allant de l’éducation au vêtement, des goûts en matière de culture aux préférences dans le domaine de la décoration, cohérence que seul le sociologue « avisé » pourrait mettre en lumière. Or, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’attachement aux objets de mémoire, l’hypothèse de la distinction sociale s’avère insuffisante. Cet article se propose de rappeler, à grands traits, les origines de la « distinction sociale » comme levier interprétatif dans la sociologie française, ses limites à l’égard de phénomènes impliquant la mémoire enracinée dans l’objet et les fondements d’un « fétichisme méthodologique », en l’occurrence bien plus approprié à la compréhension de nos rapports à l’« objet de mémoire ».Abrégé : Considered under the prism of memory, some perspectives of analysis prove to be less relevant than they are in the understanding of other social phenomena. It is the case, for example, of the notion of “social distinction”, put into circulation in the space of French sociology since 1925 by Edmond Goblot, rehabilitated in the 1980s by Pierre Bourdieu. For one and the other, a more or less explicit intention to distinguish itself would explain many choices and individual and collective behaviors, tending to assert an identity on the moral and aesthetic level. This effort to distinguish oneself from others would therefore be the basis of a totally invisible coherence between apparently disconnected elections, ranging from education to clothing, from tastes in culture to preferences in the field of decoration (coherence that only the “wise” sociologist could bring to light). However, when assessing attachment to objects of memory, the hypothesis of social distinction is insufficient. This article proposes to recall, in broad outlines, the origins of “social distinction” as an interpretive lever in French sociology, its limits to phenomena involving memory rooted in the object and the foundations of a “Methodological fetishism”, in this case much more appropriate to the understanding of our relationships to the “object of memory”.
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Considérées sous le prisme de la mémoire, certaines perspectives d’analyse se révèlent moins pertinentes qu’elles ne le sont dans la compréhension d’autres phénomènes sociaux. C’est le cas, par exemple, de la notion de « distinction sociale », mise en circulation dans l’espace de la sociologie française dès 1925 par Edmond Goblot, réhabilitée dans les années 1980 par Pierre Bourdieu. Pour l’un comme pour l’autre, une volonté plus ou moins explicite de se distinguer expliquerait nombre de choix et de comportements individuels et collectifs, tendant à affirmer une identité sur le plan moral et esthétique. Cet effort de se démarquer des autres serait donc le fondement d’une cohérence tout à fait invisible entre des élections apparemment déconnectées entre elles, allant de l’éducation au vêtement, des goûts en matière de culture aux préférences dans le domaine de la décoration, cohérence que seul le sociologue « avisé » pourrait mettre en lumière. Or, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’attachement aux objets de mémoire, l’hypothèse de la distinction sociale s’avère insuffisante. Cet article se propose de rappeler, à grands traits, les origines de la « distinction sociale » comme levier interprétatif dans la sociologie française, ses limites à l’égard de phénomènes impliquant la mémoire enracinée dans l’objet et les fondements d’un « fétichisme méthodologique », en l’occurrence bien plus approprié à la compréhension de nos rapports à l’« objet de mémoire ».

Considered under the prism of memory, some perspectives of analysis prove to be less relevant than they are in the understanding of other social phenomena. It is the case, for example, of the notion of “social distinction”, put into circulation in the space of French sociology since 1925 by Edmond Goblot, rehabilitated in the 1980s by Pierre Bourdieu. For one and the other, a more or less explicit intention to distinguish itself would explain many choices and individual and collective behaviors, tending to assert an identity on the moral and aesthetic level. This effort to distinguish oneself from others would therefore be the basis of a totally invisible coherence between apparently disconnected elections, ranging from education to clothing, from tastes in culture to preferences in the field of decoration (coherence that only the “wise” sociologist could bring to light). However, when assessing attachment to objects of memory, the hypothesis of social distinction is insufficient. This article proposes to recall, in broad outlines, the origins of “social distinction” as an interpretive lever in French sociology, its limits to phenomena involving memory rooted in the object and the foundations of a “Methodological fetishism”, in this case much more appropriate to the understanding of our relationships to the “object of memory”.

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