Dieu Hors phénomène. Pour une phénoménologie du Samedi saint
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Le Samedi saint est le grand oublié de la théologie catholique, mais aussi de la philosophie à quelques exceptions (Hegel en particulier). Une telle occultation vient probablement de l’absence d’expérience ou d’« existential » pour véritablement en parler. À partir de la dimension du « Hors phénomène », et donc du trauma, cet article dégage une « phénoménologie du Samedi » en cela que Dieu ne vient pas uniquement pour nous sauver de notre péché, au moins au Jour du milieu, mais pour descendre et habiter notre humanité jusque dans nos abîmes et notre Shéol. On distinguera ainsi le corps comme don (Jeudi saint), le mal comme violence (Vendredi saint), la vie comme renaissance (Dimanche de Pâques), et la crise comme survie où Dieu se tient présent (Samedi saint). Faute d’avoir distingué « les enfers », et « l’enfer », on a confondu le « Samedi saint » (les enfers) avec le « Jugement dernier » (l’enfer). L’expression « aux enfers » dans le Symbole des apôtres désigne le lieu de « l’inférieur » ( inferus), ou du sous la terre, où Dieu vient pour chercher les âmes défuntes selon une kénose de finitude et non pas de rédemption seulement. S’il est une « solitude originelle » où les hommes se tiennent « côte-à-côte » dans leur trauma, Dieu seul par sa résurrection peut les rejoindre pour y « être-avec » – Emmanu-el.
Holy Saturday is “the great forgotten” of Catholic theology, but also that of philosophy, with an only few exceptions (Hegel in particular). Such occultation probably comes from the absence of any experience or “what is existential” to talk about it really. From the starting point of the “Outside Phenomenon”, and therefore from that of trauma, this article presents a “phenomenology of Saturday”, in that God does not come just to save us from our sin, at least on the Middle Day, but rather descends and dwells within our humanity, even in our abysses and our Sheol. We will thus distinguish the body as a gift (Holy Thursday), evil as violence (Good Friday), life as rebirth (Easter Sunday), and crisis as survival where God is present (Holy Saturday). Due to a lack of distinction between “ les enfers” (the underworld) and “ l’enfer” (hell), “Holy Saturday” (the underworld) has been confused with the “Last Judgement” (hell). The expression “aux enfers” in the Apostles’ Creed designates the place of the “inferior” ( inferus), or of the “under the earth”, where God comes to seek the deceased souls according to a kenosis of finitude, and not of redemption only. If there is an “original solitude” where men stand “side-by-side” in their trauma, God alone by his resurrection can join them to “be-with” there – Emmanu-el.
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