De quelques fondations féminines de l'ordre de Saint-Victor implantées en Flandre au XIIIe siècle
Type de matériel :
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Entre 1217 et 1262, une dizaine de monastères féminins situés en Flandre et en Artois furent rattachés à l’Ordre de Saint-Victor de Paris. En cette première moitié du xiiie siècle, face à une situation de forte pression démographique et au moment où Cîteaux et les ordres canoniaux d’Arrouaise et de Prémontré cherchent à élaguer leurs branches féminines, l’Ordre de Saint-Victor continue d’offrir aux nombreuses vocations féminines issues des milieux urbains un débouché spirituel. La règle de Saint-Augustin permet en particulier aux religieuses d’assumer des tâches caritatives qu’encouragent les comtesses Jeanne et Marguerite. Par ailleurs, l’ institutum sancti Victoris, rédigé à Saint-Victor pour les religieuses vers 1200, présente des garanties suffisantes de stabilité et de dépendance à l’égard de l’ordinaire, pour que les évêques de la région soutiennent de leur autorité ce mouvement. Mais cette éclosion de monastères féminins « victorins » fut finalement stoppée par le succès fulgurant que connurent dans la seconde moitié du siècle les béguinages et les ordres mendiants.
Between 1217 and 1262, about ten women’s monasteries situated in Flanders and Artois were attached to Paris Saint-Victor’s Order. In this first half of the xiiith cen-tury, in a situation of high demographic pressure and at the time when Citeaux and the canonial orders of Arrouaise and Prémontré were seeking to get rid of their women’s institutions, Saint-Victor’s Order goes on presenting the numerous feminine callings originating in the urban circles with a spitual outlet. The Augustinian rule allows in particular the sisters to carry out the charity work encouraged by the countesses Jeanne and Marguerite. Besides, the institutum sancti Victoris, written around 1200 in Saint-Victor’s for the sisters, offers sufficient guarantees of stability and dependance on the ordinary for the bishops of the region to be able to back this movement by their authority. But this blossoming of ‘Victorian’women’s monasteries was eventually stopped by the fulgurating success in the second half of the century of the Beguine convents and the begging orders.
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