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Il s’agit d’interroger les soubassements métapsychologiques de la phobie de penser, en-deçà ou au-delà de la diversité des tableaux cliniques présentés dans la psychopathologie de l’adolescence. La fonction de la projection et son commerce avec le masochisme dans l’activité de penser, la part jouée par les remaniements identificatoires de l’adolescence, sont plus particulièrement examinées pour appréhender les manifestations singulières de la phobie de penser dans le travail thérapeutique et dans la clinique. L’échec de la projection, empêchant l’adolescent de constituer un objet phobogène à l’extérieur, le contraint à s’en prendre à son activité de penser, à la fois parce qu’elle est le lieu de la douleur et parce qu’elle possède le pouvoir de désigner les objets internes (identificatoires) porteurs de menace. Mais le danger n’est pas seulement issu du pouvoir prêté à ces figures identificatoires sur le sujet, il concerne l’activité de penser elle-même. En tant qu’exerçant un pouvoir de liaison et d’association des représentations liées à ces figures identificatoires, l’activité de penser devient menaçante car elle est susceptible de réaliser la menace incestueuse, meurtrière ou mortelle. Telle est l’hypothèse soutenue.

This article examines the metapsychological foundations of the phobia of thinking, below or beyond the diversity of the clinical pictures presented in the psychopathology of adolescence. The function of projection and its relationship with masochism in the activity of thinking, the part played by the identificatory changes of adolescence, are more particularly examined to apprehend the singular manifestations of the phobia of thinking in therapeutic work and in the clinic.The failure of projection, preventing the adolescent from constituting a phobic object on the outside, forces him to attack his activity of thinking, both because it is the place of pain and because it has the power to designate internal (identificatory) objects carrying threat. But the danger does not only come from the power attributed to these identificatory figures on the subject, it concerns the activity of thinking itself. As it exercises a power of connection and association of the representations linked to these identificatory figures, the activity of thinking becomes threatening because likely to carry out the incestuous, murderous or mortal threat. This is the supported hypothesis.

Se trata de interrogar los cimientos metapsicologicos de la fobia de pensamiento, mas alla de la diversidad de cuadros clínicos presentados en la psicopatología de la adolescencia. La función proyectiva y sus entrelazamientos con el masoquismo en la actividad de pensar, la parte jugada en las reorganizaciones identificatorios a la adolescencia en particular examinados para aprehender las manifestaciones singulares de la fobia de pensar en el trabajo de la clínica terapéutica.El fracaso de la proyección, impida al adolescente de constituir un objeto fóbico al exterior, forzándolo a agarrarse de su actividad de pensamiento porque es el lugar del dolor y porque posee el poder de designar objetos internos (identificatorios) amenazantes.Sin embargo el peligro no solo viene del poder depositado en las figuras identificatorias sobre el sujeto. Concierne ademas la actividad de pensar en si-misma. Puesto que ejerce un poder de lazo y de asociación de representaciones ligadas a esas figuras identificatorias, la actividad de pensar deviene amenazante porque es susceptible de realizar la amenaza incestuosa, mortífera o mortal. Tal es la hipótesis de los autores.