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The delinquent violence of adolescents regularly resurface as a central concern in social and political debates. This recurring issue consistently gives rise to controversies opposing two main perspectives: on one hand, a security-oriented approach that prioritizes criminal law and a zero-tolerance policy; on the other hand, an educational approach that, relying on the concept of the “minority excuse”, emphasizes citizenship education and underscores the need to protect those who express their distress through transgressive and violent actions. This results in intense debates concerning the scope and evolution of the phenomenon, as well as the appropriate measures to address it – debates fueled by practical examples demonstrating that, while neither approach constitutes a universal solution, both can prove effective in certain cases. Within this discussion, which is largely shaped by ideological or political assumptions extending far beyond the issue of juvenile delinquency itself, the possibility of differentiating types of delinquency based on the psychological characteristics of offenders is often overlooked. This article aims to explore this aspect, highlighting the contributions of adolescent psychopathology – a field that has made significant progress since World War II. Adopting the perspective of differential psychopathology concerning transgressive violence in adolescence, it will argue that, while all forms of violence disrupt the adolescent’s relationship with others, they can be distinguished by their relative position within a dual framework: on one side, provocation-driven violence, rooted in authority conflicts; on the other, destructive violence, stemming from dependency conflicts. The article will conclude by stressing the necessity of incorporating these aspects of differential psychopathology into intervention strategies. Indeed, in most cases, such an approach proves to be a more discriminating factor than traditional psychiatric nosography when it comes to guiding appropriate responses to violent adolescents –particularly by recognizing the limitations of a strictly legal approach when the core issue is the adolescent’s disrupted connection to others, which must be addressed before legal measures can serve as a solution.

La violence délinquante des adolescents revient régulièrement au premier plan des préoccupations sociales et politiques. Ce retour donne toujours lieu à des controverses qui opposent les tenants d’une approche sécuritaire qui donne une place prépondérante à la logique de la loi pénale et à la tolérance zéro et ceux qui défendent au contraire les approches éducatives qui, s’appuyant sur l’excuse de minorité, donne une place prépondérante à l’éducation à la citoyenneté dans une logique qui met en avant la nécessité de protéger ceux qui expriment leur mal-être par le recours à l’agir transgressif et violent. Cela se traduit par de vives controverses sur l’étendue du phénomène et son évolution ainsi que ce qu’il convient de faire pour lui répondre, controverses alimentées par des exemples pratiques qui montrent que si aucun de ces points de vue n’apparaît comme une panacée, ils peuvent être tous deux efficaces dans certains cas. Dans ce débat très inspiré de présupposés idéologiques ou politiques qui vont très au-delà de la seule délinquance juvénile, on est généralement conduit à négliger la possibilité que cela tient à ce qui, au-delà des aspects proprement juridiques, différencient les types de délinquance en fonction des caractéristiques psychologiques de leurs auteurs. Cet article se propose de développer plus particulièrement ce point en insistant sur les apports de la psychopathologie de l’adolescence qui a fait de très grands progrès depuis la dernière guerre mondiale. En adoptant le point de vue de la psychopathologie différentielle de la violence transgressive à l’adolescence il montrera que, si toutes les violences ont en commun de mettre en cause le lien entre l’adolescent et les autres, elles se différencient par la place relative qu’elles occupent dans le dipôle constitué par, d’une part, les violences provocations sous-tendues par des conflits d’autorité et, d’autre part, les violences destructions sous-tendues par des conflits de dépendance. Il se conclura sur la nécessité de prendre en compte ces aspects de psychopathologie différentielle car, dans la grande majorité des cas, ils s’avèrent plus discriminants que la nosographie psychiatrique pour orienter la logique des réponses à donner à ces adolescents violents en tenant compte notamment des limites de la logique de la loi lorsque le lien à l’autre est le problème avant d’être la solution.