De la vitale nécessité de soigner les euthanasiaires (et les autres)
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To reduce a request for euthanasia/assisted suicide/medically assisted death to an individual, free, and autonomous decision, which would only involve and concern the person requesting it, is not only to deny the clinical complexity of such situations, but also to renounce our commitment as caregivers and to dissociate ourselves from our society. Rather than evacuating the question by validating the suicidal request, we must, on the contrary—and this is a vital necessity—care for: first, the person being cared for who is calling for help; second, the carer who is on the point of becoming the giver of death; and third, society, which is preparing to take another step toward excluding the most desperate among us. This deathly pressure is a topic of much debate today; to resist it, and even if it is increasingly difficult to reflect on and articulate them, the clinic and ethics remain our best allies, helping us offer care and hope.
Resumir una solicitud de eutanasia/suicidio asistido/ayuda para morir a una decisión individual, libre y autónoma que solo involucraría y concerniría a quien la solicita es una negación de la complejidad clínica de tales situaciones, pero también una renuncia a nuestro compromiso como tratantes y una desvinculación de nuestra sociedad. En lugar de evacuar la cuestión validando la solicitud suicida, es necesario, por el contrario, y es una necesidad vital, atender: primero al paciente que pide ayuda, luego al tratante que está a punto de convertirse en dador de muerte, y finalmente a la sociedad que se prepara para dar un nuevo paso en la exclusión de los más desesperados de entre nosotros. Para resistir a esta presión mortífera muy actual, y aunque cada vez es menos fácil pensarlas y articularlas, la clínica y la ética siguen siendo nuestras mejores aliadas, al servicio de los cuidados y de la esperanza.
Résumer une demande d’euthanasie/de suicide assisté/d’aide à mourir à une décision individuelle, libre et autonome qui n’engagerait et ne concernerait que celui qui la demande est une négation de la complexité clinique de telles situations, mais également un renoncement à notre engagement de soignants et une désolidarisation de notre société. Plutôt que d’évacuer la question en validant la demande suicidaire, il faut au contraire, et c’est une nécessité vitale, soigner : d’abord le soigné qui appelle à l’aide, ensuite le soignant en passe de devenir donneur de mort, et enfin la société qui s’apprête à franchir une nouvelle étape dans l’exclusion des plus désespérés d’entre nous. Pour résister à cette pression mortifère très d’actualité, et même s’il est de moins en moins facile de les penser et de les articuler, la clinique et l’éthique restent nos meilleurs alliés, au service du soin et de l’espoir.
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